L'Esprit dans les évangiles
jusqu'à la pentecôte de l'an 30

Après la période de l'Ancien Testament et la période intertestamentaire, voyons comment l'Esprit-Saint a pu se manifester pendant la période de la venue du Fils de Dieu.

Si aujourd'hui, on appelle Nouveau Testament ce qui, dans la bible, fut écrit après Jésus-Christ, d'un point de vue théologique, le nouveau testament, est en réalité ce qui concerne la Nouvelle Alliance, et commence vraiment après l'effusion de l'Esprit-Saint à la pentecôte de l'an 301. Dans la bible cela correspond au chapitre 2 des Actes. Les évangiles rapportent la vie et l'enseignement de Jésus, mais Jésus est né sous la loi (Galates 4,4). On peut donc considérer, d'un point de vue spirituel2, que la période des évangiles fait encore partie de l'Ancienne Alliance.

Avant la naissance de Jean Baptiste et de Jésus lui-même, un ange assura au vieux Zacharie qu'il aurait un fils qui serait rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère (Luc 1,13-15).

Luc nous explique que l'ange qui visita Marie lui dit qu'en concevant le Seigneur, l'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre (Luc 1,35). C'est une allusion à la nuée remplissant le tabernacle en Exode 40,34.

Or il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux ; il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit saint était sur lui. Il avait été divinement averti, par l'Esprit saint, qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au temple, poussé par l'Esprit (Luc 2,25-27). Il vit l'enfant, le prit dans ses bras et loua Dieu pour sa fidélité.

L'Esprit-Saint se manifeste encore au début du ministère de Jésus. Lors du baptême de Jésus par Jean, dans des passages de style apocalyptique (Matthieu 3,13-17 ; Marc 1,9-11 ; Luc 3,21-22) qui font référence à Esaïe 42,1 (le serviteur du Seigneur) et au Psaume 2,7 (Psaume d'investiture du messie), l'Esprit-Saint prend la forme d'une colombe (symbole de joie et d'amour : Cantique 2,14 ; 5,2 ; 6,9 ; et symbole de pureté : Matthieu 10,16) et descend sur Jésus. Jean Baptiste, qui était prophète et qui prédisait l'effusion de l'Esprit par le messie (Matthieu 3,11), put ainsi savoir qui était celui qu'il attendait. En Jean 1,32.34 il dit par deux fois « J'ai vu... » ; ce qu'il a vu c'est le messie d'Esaïe 11,1-9 (notamment verset 2). Cette manifestation de l'Esprit faisant le lien entre le Père et le Fils était essentiellement destinée à Jean-Baptiste (Jean 1,33-34).

Cet Esprit venu sur Jésus est aussi celui qui pousse Jésus vers le désert (Marc 1,12) pour une expérience spirituelle qui le préparera pour sa mission (Luc 4,14) et qui démontre que la puissance de l'Esprit permet la fidélité à Dieu et à ses commandements. Ainsi nous retrouvons l'Esprit agissant à travers Jésus quand il chasse des démons3 (Matthieu 12,15-32) démontrant que la puissance de l'Esprit est aussi la puissance de Dieu et que Jésus est bien ce messie (c'est à dire celui qui a reçu l'onction) tant attendu (Actes 10,37-38) qui apporte le non moins attendu règne de Dieu (Matthieu 12,28).

Si les évangiles de Matthieu Marc et Luc mentionnent peu l'Esprit, c'est parce que ce dernier accompagne Jésus depuis son baptême. L'Esprit est à l'œuvre par Jésus. Ce que fait Jésus, c'est ce que fera l'Esprit par la suite. C'est d'ailleurs ainsi que le présente l'évangile de Jean qui en parle souvent au futur.

Par la suite, et ce n'est évidement pas qu'une anecdote, c'est selon cette même puissance que Jésus ressuscite4. En Effet c'est l'Esprit qui vivifie c'est à dire qui donne la vie (Jean 6,63 ; Ézéchiel 37).

Le même Esprit exprime aussi la joie de Dieu (Luc 10,21) qui aime que les hommes comprennent les vérités spirituelles (Luc 15,3-7). C'est d'ailleurs par (SER, NBS) ou dans (TOB) ou sous l'action de (JER) l'Esprit-Saint, que Jésus donne ses ordres aux apôtres pendant les jours qu'il passe avec eux après la résurrection et avant l’ascension (Actes 1,2).

En résumé, on le voit, l'Esprit n'est pas explicitement omni-présent dans les évangiles. Il oriente bien quelques prophètes (Syméon, Jean-Baptiste...) vers le messie mais il n'est pas encore disponible pour tous. Et s'il est bien là, c'est parce que Jésus est là. L'évangile de Jean (mais aussi Actes 1,5.8) parle le plus souvent de l'Esprit au futur. C'est dans ce contexte qu'il faut tenter de comprendre Jean 7,38-39 qui nous explique que :

l'Esprit n'était pas encore donné,
parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié
5.


Questions pour méditer

- Pourquoi L'Esprit-Saint est-il si peu mentionné dans les Évangiles si on compare avec les Actes ou les épîtres ?

- Qu'est-ce qui vivifie ? Qu'est-ce que cela veut-il dire ?

- A qui est destinée la vision de la colombe lors du baptême de Jésus ? Pourquoi ?

- En quoi ai-je de la chance de vivre dans la nouvelle alliance plutôt que sous l'ancienne ?


Notes

1 La pentecôte se déroulait après une semaine de semaine après la Pâque soient le lendemain de 7 fois 7 jours après la Pâque. L'année 30 est la date la plus probable pour la crucifixion de Jésus.

2 Du point de vue historique, on perçoit les choses de façon différente

3 Les démons et les esprits impurs sont largement mentionnés dans les évangiles, alors que « être possédé par un démon » est une notion étrangère à l'ancien testament. Même dans le nouveau testament, la plupart des mentions de démons sont dans les évangiles. Comme s'ils se réveillaient à l'approche de l'ère de l'Esprit-Saint.

4 Romains 1,4 ; 8,11, mais aussi 1Corinthiens 6,14, 2Corinthiens 13,4 où la puissance dont il est question est en fait l'Esprit-Saint.

5 Certaines traductions ont : il n'y avait pas encore d'Esprit. Cette traduction (TOB, JER, NBS) ne paraît pas logique quand on considère que Jean, à plusieurs reprise parle de l'Esprit avant ce passage (Jean 1.32-33 ; 3.5-8 ; 4.23-24 ; 6.63). Même s'il semble d'après les exégètes que le texte de Jean se soit un peu mélangé (il ne serait pas dans l'ordre originel) Jean 7 ne pouvait être avant Jean 1. Ces traductions se basent sur le fait que le texte grec ne contient pas le mot « donné », mais il serait encore pire de traduire littéralement « l'Esprit n'était pas »

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