Romains 2,1-29 - 2ème discours sur la justice de Dieu :
L'impartialité de Dieu
Coup de théâtre ! Après avoir condamné l'idolâtrie gréco-romaine, Paul s'attaque à l'hypocrisie religieuse, celle qui s'autorise à juger les idolâtres. On croirait assister à la plaidoirie d'un procureur qui livre le fond de sa pensée au v11 : en Dieu il n'y a pas de partialité (TOB). La colère de Dieu est impartiale.
L'hypocrisie religieuse ne consiste pas réellement à juger ou à ne pas juger mais à pratiquer des choses qu'on juge ; à décaler le zèle du discours et celui des actes. Ainsi c'est notre conscience qui sera jugée. Sauf qu'en matière de conscience ni le païen ni je Juif ne devraient être tranquilles car il est impossible d'atteindre parfaitement le standard de la Loi.
Alors comment concilier le jugement de la Loi qui nous condamne avec la bonté et la patience de Dieu du v4 ? Il faudra attendre la fin de la démonstration (les sept discours) pour en comprendre la logique d'ensemble. Pour autant nous avons déjà quelques indices :
- D'abord Dieu juge au futur ce qui démontre sa patience. Il y a le temps pour la conversion dont on comprend déjà qu'elle ne peut pas être motivée par la peur de la colère de Dieu.
- Ensuite Dieu voit aussi les bonnes œuvres mais ne les considère pas comme nous aurions tendance à le faire humainement. Il faudra donc chercher à comprendre ce que Dieu appelle une bonne œuvre.
- Enfin le jugement ne dépend pas uniquement de la Loi mais aussi de la Bonne-Nouvelle dont Paul rappelle (brièvement) l'importance au v16.
Il est nécessaire de faire attention à ne pas se lancer dans une théologie du salut par les œuvres sans avoir lu la suite. Le « salut par les œuvres » est une forme d'idolâtrie ou une forme d'hypocrisie probablement pire que l'absence d'œuvres (voir annexe 1). Si derrière notre discours sur Dieu et nos œuvres faites pour Lui il n'y a pas une communion avec Lui, Dieu pourra légitimement se mettre en colère.