Des demandes légitimes : Matthieu 6,12a

Et remets à nous nos dettes, ...

Le passage du pain au pardon montre bien qu'il ne s'agit pas de pain seulement...

Le mot utilisé ici veut dire « dette ». Il existe plusieurs manière d'interpréter la dette que l’on demande à Dieu de nous remettre.

L’une d’entre elle consiste à penser que notre dette c’est la vie que Dieu nous a donné. Elle n’a pas de prix. Nous devons à Dieu d’être vivant. Mais Dieu ne nous garde pas en état de débiteur : il nous fait grâce si nous le lui demandons du fond du cœur c'est-à-dire si nous acceptons d’être acceptés par Lui.

Une autre interprétation plausible de la dette consiste à penser que quand je deviens disciple de Jésus je me repends c'est-à-dire que je me tourne vers Dieu1 car avant j’étais tourné vers « ailleurs », c'est-à-dire vers l’idée que j’étais dieu moi-même et que je pouvais trouver une solution pour me sauver moi-même de ma finitude. Au baptême je reconnais que Jésus est Seigneur. Je ne suis plus un pécheur2. Si je pèche, c'est parce que je reprends ma vieille habitude de ne compter que sur moi-même pour mon salut. Et cela crée une dette que Dieu est heureux d'effacer sous réserve que je me batte contre cette vieille habitude (qui me détruit parce qu’elle me pousse à trouver des solution pour me sauver moi-même qui ne sont que des illusions de toute puissance).

Les deux explications ne sont pas incompatibles, elles sont même complémentaires. Sauf si l’on traduit opheilèma non par « dette » mais par « offense ». Dans ce cas, la première explication est mise à mal. Certes, offense ne serait pas une faute de traduction mais ce serait regrettable pour deux raisons : d’abord ce terme ne veut dire offense que dans un sens métaphorique, ensuite parce que l’offense en français implique la notion d’attaque contre l’intégrité ou l’honneur. Or l’intégrité de la divinité de Dieu est inattaquable, et il n’a que faire de son honneur, la croix en est la preuve.

Encore une fois, demander à Dieu de me remettre mes dettes c’est accepter d’être accepté. C’est avoir confiance en la grâce.


Notes

1- Actes 26,20

2- 1Jean 5,18

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