Faut-il tout mettre en commun
pour imiter l'Eglise primitive ?
Le contexte est celui d'un groupe de convertis dont une partie est venue de la diaspora. Ils sont arrivés de pays éloignés pour adorer pendant au maximum 2 mois (de Pâques à Pentecôte). Et ils décident de rester. Mais ils n'ont rien. Il faut subvenir à leurs besoins. Le partage des biens est une solution.
Devons-nous nous sentir concerné par cette pratique ? La parabole du jeune homme riche (Luc 18,22) ne serait-elle pas un deuxième passage qui nous orienterai vers le « don de tout » ? Devons nous faire nôtre la règle des valdésiens ou des ordres mendiants (franciscains, dominicains...) ?
Si l'on veut utiliser ces passages littéralement, alors c'est ce que nous devrions faire ! Mais il y a une différence entre Luc 18 et Actes 2. Dans le premier passage, Jésus veut qu'on donne au pauvres pour se faire un trésor dans le ciel. Dans le second, Luc décrit des membres de la communauté qui donnent à l'église. Galates 2,10 fait une synthèse en parlant de donner aux pauvres de l'église.
Si nous adoptons une lecture plus sage de type principielle (qui recherche le principe du texte), alors, la clé herméneutique pour comprendre ce texte est « selon le besoin de chacun ». Ils vendaient des biens selon les besoins.
Nous sommes concernés par « selon le besoin de chacun ». En tant que chrétiens vivant en communauté (église) je ne peux rester aveugle quant aux besoins de ceux qu j'appelle mes frères et sœurs spirituels. Y-a-t-il dans mon église des personnes qui manquent de vêtements, de nourriture, ou qui ne peuvent se loger ? J'ai alors une responsabilité.
Il est bon qu'il y ait quelques riches dans l'église qui puissent utiliser leur richesse pour aider ceux qui sont en difficulté (Luc 12,33). Mais attention, car la richesse est un danger pour notre cœur. Que ce soit celle possédée par le riche qui peut l'aveugler ou l'enorgueillir, ou que ce soit celle que le pauvre n'a pas et pour laquelle il pourrait tomber dans la convoitise en poursuivant le but de devenir riche.