les Actes, un livre de théologie enraciné dans la réalité
Le livre des Actes, bien que très orienté dans sa théologie, et sélectif dans ce qu'il décrit, n'en reste pas moins un livre enraciné dans la réalité historique et géographique. C'est ce qu'on appelle une historiographie.
Luc/Actes mentionnent 95 lieux (villes, îles, pays...) que pour la plupart on peut encore peut visiter et où très souvent il reste des vestiges. Cela montre que Luc lui-même était un voyageur.
L'édit de Claude (dont parle Actes 18,1) est mentionné par Suétone : « Il chassa les Juifs de Rome parce que ceux-ci, excités par Chrestus, étaient sans cesse cause de trouble ». Deux autres sources romaines mentionnent cet édit qui permit à Paul de rencontrer Priscille et Aquilas. Les trois sources ne sont pas d'accord sur la date de l'édit, mais elles montrent que les chrétiens avaient un impact sur les juifs de Rome : Dion Cassius écrit : « Les Juifs s'étaient à ce point multipliés qu'il était devenu difficile de les expulser sans tumulte à cause de leur grand nombre... ».
L'inscription découverte à Delphes en 1905 situe Gallion proconsul d'Achaïe la 12e année de Claude soit entre mi-51 et mi-52 (la charge consulaire durant 1 an). Ainsi la rencontre entre Gallion et Paul à Corinthe en 51-52 est tout à fait plausible. Paul resta 1 an et demi à Corinthe (Actes 18,11) donc entre fin 49 et été 51 ou entre fin 50 et été 52.
Gamaliel est aussi une figure historique bien connue. Il existe dans la littérature rabbinique deux Gamaliel : Gamaliel l'Ancien et Gamaliel II ; le second est le petit-fils du premier. Gamaliel l'Ancien est celui dont parle Luc ici, lui-même petit-fils de Hillel, illustre Pharisien dont les conceptions vis-à-vis de la loi étaient relativement larges et libérales, contrairement au célèbre Schammaï, Pharisien très strict de la même époque. Mais l'intervention de Gamaliel en Actes 5 n'a pas finit de faire couler de l'encre ! Les historiens s'arrachent les cheveux pour détricoter les indices historiques qu'il nous donnent.