Romains 11,13–24
La greffe des oliviers
Paul s’adresse maintenant directement aux chrétiens de Rome d’origine païenne pour les réintroduire dans l’histoire de la relation avec Dieu. Ainsi dans ce passage on peut suivre : les non-juifs (olivier sauvage greffé), les juifs (racine de l’olivier), et Dieu lui même (en tant que jardinier).
L’apôtre redit son espoir de faire de la jalousie d’Israël un déclencheur de son complet relèvement (v12) ou de sa réintégration (v15) mais paradoxalement, il semble n’envisager que le salut de quelques-uns (v14) probablement le reste dont il a parlé plusieurs fois déjà. L’auditeur de la lettre reste donc en équilibre entre le complet relèvement et le salut de quelques-uns. Paul cultive l’incertitude sur le salut d’Israël depuis le début du ch 9. Ici il commence tout juste à préciser sa pensée dans laquelle Israël est dans une sorte d'état intermédiaire.
Pour cela il développe la métaphore de l’olivier dans laquelle Dieu est impartial : sa façon de tailler n’est influencée que par sa bonté à laquelle il faut faire confiance. Et dans la confiance, le sentiment de supériorité est banni. Celui qui compte sur la bonté de Dieu ne peut pas regarder les autres de haut. Dieu n’étant pas un simple jardinier, il ne peut être contenu dans une métaphore. C’est pourquoi il peut regreffer une branche qui a été retranchée. Et ce serait d’autant plus « facile » que cette branche était une branche d'origine.
Le principe fort de ce passage consiste à comprendre que c’est la foi qui greffe, c’est la non-foi qui coupe. Ce qu’il faut craindre c’est de perdre la foi, et non pas craindre Dieu qui est bon. Sa sévérité n’est en fait rien d’autre que son impartialité.