Expiation et satisfaction de Dieu
Question :
Quand on utilise le terme "mort expiatoire" en parlant du Sacrifice de Jésus, est-ce que cela sous-entend la théorie de la satisfaction ?
Bruno
Éléments de réponse :
C'est une bonne question, et il ne faut pas se lasser de la poser dans tous les termes possibles et imaginables et sous tous les angles.
Romains 3,25 C'est lui que Dieu s'est proposé de constituer en expiation, au moyen de la foi, par son sang, pour montrer sa justice ; parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant.
Le mot expiation (grec : ilasterion) fait référence au grand pardon et à la rencontre du prêtre avec Dieu une fois par an dans le Saint des Saints. Il ne fait pas référence forcément à la satisfaction. Mais la tentation est grande d’y faire référence car c’est ancré dans notre culture religieuse autant chez les protestants que les catholiques.
J’ai mis Romains 3,25 en citation ici pour montrer que Jésus est constitué comme « expiation » ce qui veut dire qu’il est le lieu de la rencontre entre Dieu et les hommes. Ce n’est pas parce qu’il meurt que Dieu enlève les péchés, c’est parce qu’il meurt que Dieu montre sa justice. C’est parce qu’il meurt qu’il montre que les péchés sont pardonnés. La mort de Jésus est Parole de Dieu : elle nous dit quelque chose, et elle nous dit (montre) la justice de Dieu.
Dieu a laissé impunis les péchés auparavant parce qu’il les pardonne. En Jésus cela devient clair, c'est une révélation. Pour plus de précisions consulter ausi cet article :
http://bereenne-attitude.com/wp-content/uploads/2018/04/Romains_3.21-26.pdf
L’expression « mort expiatoire » si on remonte à la racine de l’expiation (le couvercle du coffre de Dieu ou il montrait sa gloire) est une mort qui montre la gloire de Dieu. Pas une mort qui paye le prix de nos péchés.
Jésus est mort à cause du péché : parce que nous l’avons crucifié, ce qui est un grand péché. Et Jésus s’est laissé crucifier pour démontrer que Dieu se soumet au péché des hommes et pour montrer que le péché n’a pas d’influence sur son amour, bien qu'il le fasse souffrir. Donc Jésus prend le péché sur lui non pas pour le payer mais pour montrer que Dieu est prêt à se laisser crucifier par les hommes, afin qu’un jour ils aient la possibilité de comprendre ce qu’ils ont fait et qu’ils se repentent (Actes 2,36-38).