Jésus a été un homme réel. Un homme historique. Personne de sérieux ne doute de son existence. Les évangiles sont le témoignage de l'impression qu'a laissée Jésus à ses contemporains, à ceux qui l'ont accompagné, et aux générations qui ont succédé aux apôtres. Ils permettent de connaître Jésus de manière spirituelle.
ADMIRER JÉSUS
On pourrait discuter des heures sur la personnalité de Jésus car chaque passage de l'évangile peut permettre d'en découvrir un peu plus sur lui. En voici trois permettant de mieux le connaître :
👉🏼 Lire Jean 8,1-11 - L'amour de Jésus
Ici on voit plusieurs qualités de Jésus : maître de lui, courageux, perspicace, intelligent, sage. C'est admirable, mais ce qui l'est d’autant plus c'est surtout que toutes ce qualités sont au service de l'AMOUR. Un amour au sens divin et non humain.
D'abord Jésus a de l'amour pour ceux qui l'agressent : il leur permet de prendre conscience de leurs contradiction sans les braquer ni les blesser. Dire la vérité est une marque d'amour. La dire aux bonnes personnes, au bon moment, de la bonne manière, pour qu'elle soit entendue et pas seulement dite, c'est cela la sagesse. La sagesse de Jésus est au service de son amour.
Ensuite Jésus a de l'amour pour la pécheresse :
- Il l'aide à changer par la compassion et le pardon ;
- Il la protège de la punition : il la sauve de la lapidation, il lui amène la grâce ;
- Il la défie : il lui donne une chance de vivre une nouvelle vie.
Cet amour est celui dont nous avons tous besoin. Si l'Évangile contient ce passage montrant que Jésus a aimé cette femme ainsi, c'est parce que Dieu m'aime, t'aime, l'aime, nous aime, vous aime, les aime ainsi. Or nous somme tous, tour à tour, soit cette femme fautive, car elle l'est, soit ces homme accusateurs, qui jugent injustement sans discernement.
Tous nous avons besoin du regard de Jésus et de son amour. Or Jésus est vivant (nous verrons plus tard de quelle manière) et il nous aime encore ainsi.
Est-ce que je suis prêt à me laisser aimer ainsi ?
👉🏼 Lire Jean 2,13-17 - Le Courage de Jésus
Ici encore, plusieurs qualités de Jésus sont évidentes : sincère, maître de lui, déterminé, honnête, convaincu, plein de foi.
Il n'est pas un religieux calme qui ne fait pas de vagues. Ici il va contre la religion traditionnelle.
Il n'est pas intimidé par des hommes plus âgés et réputés plus religieux.
Il ne se contente pas de contempler le monde et Dieu, il agit selon ses convictions, avec courage et détermination.
Notamment, il refuse d'accepter ce qui est injuste religieusement. Et il le proclame car il a encore et toujours le soucis de la vérité (opposé à l'hypocrisie). Sa colère est juste, parce qu'il s'agit d'une colère due à un péché qui ne le concerne pas lui, mais Dieu.
👉🏼 Lire Matthieu 26,36-39 - La fidélité de Jésus
Homme de conviction et de foi, Jésus obéit à Dieu plus qu'à ses émotions.
Les émotions ne sont pas mauvaises en elles-mêmes, mais elles peuvent nous tromper. Se baser sur ce qu'on ressent en matière de recherche de la vérité est très risqué1. Qui n'a jamais été trompé par ce qu'il ressentait ?
IMITER JÉSUS
👉🏼 Lire 1 Jean 2,3-6 - Le défi chrétien !
Le christianisme ne se borne pas à reconnaître Jésus comme chef, sauveur ou Seigneur. C'est indispensable, mais être chrétien (littéralement en grec : petit christ) c'est désirer comme Jésus2. Un désir qui ne s'assouvit que dans l'éternité et donc dont on ne se lasse pas et qui ne déçoit pas comme les désirs terrestres.
Jésus est la vérité (Jean 14,6). Si on dit cela , si on croit cela, il faut que cela soit concret dans notre vie. Un grand théologien a dit :
La foi sans suivre le Christ devient simple acceptation intellectuelle de doctrines et observation de cérémonie3
Il ne s'agit pas juste de croire mais d'imiter. Mais cela, sans la présence de Dieu c'est impossible (puisque Jésus est divin - Jean 1,1-18). C'est le travail de toute une vie (Romains 12,1-2). Une vie de prière notamment, prière qui sera d'autant plus intense que nous percevrons la distance qui nous sépare du standard de cœur et de vie que représente Jésus pour ses disciples.
APPLICATION :
- Continuer à lire la bible et noter les questions qui se posent au fur et à mesure de la lecture.
- Apprendre par cœur 1Jean 2,6
- Méditer avant l'étude suivante sur des thèmes tels que :
1/ Jésus n'était pas raciste, le suis-je ? ni sexiste, le suis-je ... ? ni médisant, le suis-je ?
2/ Jésus était en paix même avec ses ennemis (eux ne l'étaient pas avec lui), y-a-t-il des gens que je déteste ou que je refuse de pardonner4 ?
3/ Jésus était honnête et juste. Y-a-t-il des situations injustes dans ma vie (corruption, tricherie, malhonnêteté, infidélité, méchanceté, ingratitude, manque d'intégrité) que je dois changer pour être plus comme Jésus ?
4/ Jésus n'était pas religieux : le suis-je ? De quelle manière ? Est-ce que je peux corriger cela ?
- Prier pour que Dieu mette à la lumière ce qui doit changer dans mon cœur. Pour cela, demander à mes proches, à d'autres disciples de Jésus, ce qu'ils pensent de moi ( et me préparer avant pour être capable d'entendre !)
Notes
(1) - Paradoxalement les charismatiques protestants et les philosophes post-modernes se rejoignent ici. En effet les premiers sous couvert de manifestations de l'Esprit-Saint se laissent conduire par leurs émotions, alors que les second estiment que la vérité consiste à suivre ce que nos désirs et nos pensées nous dictent car il n'y a rien en dehors de nous-mêmes qui soit vrai (donc pas de Dieu - ce qui revient au même que de dire : je suis mon propre dieu).
(2) - Comme le dit René Girard : « Ce que Jésus nous invite à imiter
c’est son propre désir,
c’est l’élan qui le dirige lui, Jésus,
vers le but qu’il s’est fixé :
ressembler le plus possible à Dieu le Père » - René GIRARD, Je vois Satan tomber comme l’éclair, Grasset, Paris, 1999, p.31 - italique dans le texte original.
(3) - Jürgen MOLTMANN, Le Dieu crucifié, 19721, Ed. Cerf, 2012, p.73
(4) - Dans la logique de Jésus, pour pardonner il n'y a pas besoin que l'autre demande pardon (Matthieu 6,14-15). Mais pardonner ne veut pas dire oublier la faute de l'autre comme on l'entend parfois. Pardonner c'est plutôt renoncer à son droit à une compensation personnelle pour le tort subit. C'est être en paix malgré la souffrance reçue.
C'est d'ailleurs ce que Dieu fait en envoyant son fils comme agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.
Si la personne qui nous a fait du tort demande pardon, alors on peut lui redonner une chance dans la relation. Si elle ne demande pas pardon, cela implique qu'elle ne veut pas de la relation avec nous, et il serait stupide de vouloir reconstruire la relation de manière unilatérale !
Cela implique ainsi qu'on peut pardonner un mort qui de son vivant nous a fait du mal, en abandonnant le sentiment de frustration et en trouvant la paix.