Les calvinistes, tenteront une synthèse entre luthériens et zwinglistes. Comme les réformateurs suisses, ils considèrent que le pain et le vin ne sont pas transformés et que l’Esprit-Saint joue le rôle fondamental lors de la communion, mais non pas pour être un signe extérieur, mais au contraire pour que le croyant saisisse, ressente, prenne conscience de la présence du Christ en lui-même. Le pain et le vin permettent de matérialiser la rencontre entre le Christ et le croyant. Ce n’est pas par une transformation puis la manducation1 que nous recevons le Christ, mais en acceptant le pain et le vin, nous acceptons le Christ qui est rendu présent par l’Esprit.
Le Seigneur (...) accomplit intérieurement véritablement, par son Esprit, ce que les sacrements représentent pour nos yeux et nos autres sens2 (…) Et il convient de ne pas regarder les signes pour eux-mêmes, mais plutôt la promesse qui y est attachée3.
Pour Calvin, seule la foi permet de recevoir le Christ. Contrairement à Luther, il pense que les non-croyants ne peuvent pas recevoir le Christ pour leur destruction, puisque le Christ n’a pas comme objectif de détruire quiconque. Même s’ils mangent le pain, ils ne reçoivent tout simplement pas le Christ qui est absent de leur vie. Pour les calvinistes, le pain et le vin ne sont donc corps et sang que par la foi, une fois mangés.
Les Réformés suisses se rangeront derrière cette vision après quelques discussions dans les années 1549-1551.
Notes
1 L’action de manger, de mâcher.
2 Consensus Tigurinus, Article 8
3 Consensus Tigurinus, Article 10