Conclusion sur le Notre Père

Si prier est un disposition du cœur, ce ne sont pas seulement les mots qui sortent de notre bouche qui font une prière. La véritable prière c’est notre vie. Comme l’exprime Paul en Romains 12,1-2 :

Je vous encourage donc, mes frères, au nom de toute la magnanimité de Dieu, à offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et agréé de Dieu ; voilà quel sera pour vous le culte conforme à la Parole.
Ne vous conformez pas à ce monde-ci, mais soyez transfigurés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréé et parfait.

« Sacrifice vivant » pourrait sembler exagéré, tout comme le verbe « se renier » soi-même en Matthieu 16,24. Mais il s’agit en fait de renier ce qui en nous-même vient de notre désir de toute puissance et en particulier cette illusion de pouvoir nous extirper de la condition humaine par nos propres moyens (ou par des moyens humains autres que nous mêmes).

Cette prière du Notre Père, bien qu'elle ressemble beaucoup à d'autres prière juives, est pourtant bien une « prière nouvelle ». Elle est donnée par Jésus dans le Sermon sur la Montagne, mais elle ne parle pas directement de lui : il nous oriente vers le Père dans les cieux qu’il désigne comme le nôtre. Et pourtant indirectement elle est centrée sur le Christ, Fils de Dieu, que le judaïsme ne connait pas concrètement et qui porte en lui l'accomplissement de chacune des parties de cette prière. Ce messie porte en lui le paradoxe qui permet de voir toute choses nouvelles. Ce paradoxe c’est le renversement1 des raisonnements religieux naturels (même les nôtres qui avons changé un -isme pour un autre : christianisme à la place de judaïsme !). Ce renversement est tout entier saisissable en un seul moment de l’histoire : La Croix.

Saisir, internaliser, que la puissance2 dont nous avons besoin pour aller au delà de notre condition humaine est celle la Croix et non celle d’un pouvoir, aussi grand soit-il, c’est avoir cette confiance, cette foi, dont la première épître de Jean nous dit qu’elle permet de vaincre le monde.


Notes

1- 2Corinthiens 10,4-5

2- 1Corinthiens 1,18-25

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