Par deux fois Paul utilise l'expression « nous savons » (v22 et 28) en rapport avec ce que nous vivons en tant que chrétiens et que le monde ne voit pas. En effet dans ce passage, Paul nous parle d'une réalité qui est déjà là (v30), mais pas encore visible (v18). Cette réalité c'est que Dieu veut partager sa gloire (v18.21.30).

D'après Paul au v18 la gloire promise par Dieu est bien plus grande que les souffrances du temps présent qui ne sont pas nécessairement uniquement les miennes, mais aussi celles de mon prochain. Porter les fardeaux des autres (Galates 6,2) c'est aussi cela attendre la gloire. Le Christ a rendu compréhensible et féconde la souffrance. La fuir ou l'occulter, comme l'enseignent certaines religions orientales ou certains philosophes, c'est fuir le Christ.

De manière inattendue, Paul introduit alors un nouveau protagoniste : la Création (v19-22). Pour lui, elle est en devenir et non une création initialement parfaite, qui a été entraînée dans une chute et qui devrait revenir à un état initial. La création est un outil que Dieu utilise pour la révélation des fils de Dieu, révélation qui s'apparente à un accouchement qui a commencé (v22). La création est bonne (cf. Genèse 1) et n'est pas destinée à être détruite mais libérée de sa condition précaire, pour servir (à) ceux qui seront sauvés. A quoi ressemblera-t-elle ? Paul n'en parle pas et nous ne pouvons pas le savoir. Ce qui est clair c'est que nous ne devons pas adorer la création, qui comme nous, attend le dénouement de l'histoire du salut.