Matthieu 17,5-8 — à la transfiguration
5bune voix retentit de la nuée :
Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; c’est en lui que j’ai pris plaisir. Ecoutez-le !
6Lorsqu’ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre, saisis d’une grande crainte. 7Mais Jésus s’approcha, les toucha de la main et dit : Levez-vous, n’ayez pas peur ! 8Ils levèrent les yeux et ne virent personne que Jésus, seul.
Jésus, qui est celui qu'on doit écouter, dit : « n’ayez pas peur ! ». Avec Jésus il n'est plus question d'avoir peur de Dieu (de craindre Dieu).
Matthieu 25,24-30 // Luc 19,21 — parabole des talents
24Celui qui n’avait reçu qu’un talent vint ensuite et dit : Maître, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes où tu n’as pas semé, et tu récoltes où tu n’as pas répandu ; 25j’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre : le voici ; prends ce qui est à toi. 26Son maître lui répondit : Esclave mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé et que je récolte où je n’ai pas répandu ? 27Alors tu aurais dû placer mon argent chez les banquiers, et à mon arrivée j’aurais récupéré ce qui est à moi avec un intérêt. 28Enlevez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. 29– Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on enlèvera même ce qu’il a. – 30Et l’esclave inutile, chassez-le dans les ténèbres du dehors ; c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Ici, non seulement la peur est condamnée mais elle condamne ! A quoi ? à la subir ! Celui qui a peur de Dieu subira le châtiment, non pas de Dieu, mais de sa propre peur.
Marc 5,30-34 — la femme qui a touché Jésus
30Jésus sut aussitôt, en lui-même, qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule et se mit à dire : Qui a touché mes vêtements ? 31Ses disciples lui disaient : Tu vois la foule qui te presse de toutes parts, et tu dis : « Qui m’a touché ? » 32Mais il regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela. 33Sachant ce qui lui était arrivé, la femme, tremblant de peur, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. 34Mais il lui dit : Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix et sois guérie de ton mal.
La femme a peur, mais Jésus lui ordonne non pas d'avoir peur mais d'être en paix (deux sentiments qu'on ne peut pas avoir en même temps).
Jean 6,16–20 // Matthieu 14,22-33 // Marc 6,45-52 — Jésus marche sur l'eau
16Le soir venu, ses disciples descendirent jusqu’à la mer. 17Ils montèrent dans un bateau pour se rendre à Capharnaüm, sur l’autre rive de la mer. Les ténèbres étaient déjà là, et Jésus n’était pas encore venu à eux. 18Un vent violent soufflait et la mer se soulevait. 19Après avoir ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils aperçoivent Jésus qui marche sur la mer et s’approche du bateau ; ils eurent peur. 20Mais il leur dit : C’est moi [Ἐγώ εἰμι - cf. Exode 3,14 LXX], n’ayez pas peur ![μὴ φοβεῖσθε]
On peut aussi mettre en // Luc 8,25 quand les disciples ont peur de Jésus qui calme la tempête et Luc 5,10 quand les disciples voient la pêche miraculeuse. Ils sont en train d’apprendre « qui est Jésus ».
Ici ils ont peur de Jésus plus que du vent violent ! Mais Jésus leur ordonne de ne pas avoir peur, ni du vent, ni de lui-même.
Romains 8,12-17 — L'esprit d'esclavage mène à la crainte
12Ainsi donc, mes frères, nous sommes bien débiteurs, mais non pas envers la chair – pas pour vivre selon la chair. 13En effet, si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les agissements du corps, vous vivrez. 14Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. 15En effet, vous n’avez pas reçu un esprit d’esclavage, qui ramène à la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d’adoption filiale, par lequel nous crions : Abba ! – Père ! 16L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17Or si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ, s’il est vrai que nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui.
Ce n'est pas la crainte de Dieu qui libère ! Bien au contraire.
1Jean 4,17-21 — l'amour accompli bannit la crainte
17C’est en cela que l’amour est accompli parmi nous, pour que nous ayons de l’assurance au jour du jugement : tel il est, lui, tels nous sommes aussi dans ce monde. 18Il n’y a pas de crainte dans l’amour, mais l’amour accompli bannit la crainte, car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas accompli dans l’amour. 19Quant à nous, nous aimons, parce que lui nous a aimés le premier. 20Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », et qu’il déteste son frère, c’est un menteur, car celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne peut aimer Dieu, qu’il ne voit pas. 21Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.
Ici la motivation pour faire le bien n’est pas la violence de Dieu contre les rebelles, mais l’amour de Dieu pour les rebelles : c'est ce que veut dire « il nous a aimé le premier ». L'amour de Dieu nous permet d'avoir non pas de la crainte, mais de l'assurance au jour du jugement. Qui, allant à l'église régulièrement pendant des années, n'a jamais entendu une homélie, un sermon, un prêche ou un enseignement exhortant à craindre le jugement de Dieu ? Celui qui craint n'est pas accompli dans l'amour. Cela reste vrai dans notre relation avec Dieu : celui qui craint Dieu n'est pas accompli dans l'amour de Dieu. Cela peut être une étape, mais certainement pas un but ni même un moyen pour aimer Dieu. Car Dieu, comme chacun d'entre nous, ne peut pas être heureux en amour s'il inspire la crainte (à moins d'être pervers ce que je me refuse à croire !).