De manière simple les psychologues nous expliquent que la colère est une émotion et que celle-ci surgit lorsqu'on ressent une injustice (que celle-ci soit réelle ou non). Vue de cette manière, la colère n'est pas pathologique, et encore moins mauvaise. Ce qui peut éventuellement être mauvais, c'est ce que nous faisons de notre colère.
Comme lorsque la Bible parle du doigt de Dieu (Exode 31,18), de sa main (Exode 32,11), de son œil (Esdras 5,5), de son trône (Psaume 47,9), de son cœur (1Samuel 2,35), etc. on peut dire que la colère de Dieu est une sorte d'anthropomorphisme, c'est à dire une image humaine pour parler de Dieu. Ce qui rend légitime une telle utilisation d'images humaines pour parler de Dieu c'est que Dieu nous a créé à son image (Genèse 1,26-27), mais nous devons alors toujours nous rappeler que nous travaillons sur l'image (accessible) et non sur la réalité (inaccessible) de Dieu1.
Ainsi en transposant cette émotion humaine sur Dieu, et en considérant que Dieu est juste (ce qui n'est jamais contredit dans la Bible), alors la colère de Dieu est l'émotion ressentie par Dieu contre le péché dont la définition pourrait être « ce qui s'oppose à la volonté juste de Dieu ». A ce point il pourrait être intéressant de définir ce qu'est la volonté de Dieu, ce qui n'est pas une mince affaire, mais ce n'est pas absolument nécessaire pour commencer notre réflexion (mais nous y reviendrons), car nous pouvons désormais dire que la colère de Dieu est une émotion juste.
Questions pour méditer :
- Est-ce que je comprends que les anthropomorphismes ne sont que des approches de la réalité divines ?
- Est-ce que je ressens parfois la colère ? Est-ce que je me rappelle la dernière fois ? Quelle injustice (ou sentiment d'injustice) était à la base de ma colère ?
- Est-ce que je comprends la notion de colère de Dieu comme anthropomorphisme, c'est à dire comme image de ce que Dieu peut ressentir face à l'injustice ?
Note
(1) En théologie, ce procédé qui consiste à penser que Dieu possède les qualités des hommes mais de manière absolument parfaite, est appelé « suréminence ».