18 Épouses, soyez soumises à vos maris, comme il se doit dans le Seigneur.
19 Maris, aimez vos femmes et ne vous aigrissez pas contre elles.
20 Enfants, obéissez en tout à vos parents, voilà ce que le Seigneur attend de vous.
21 Parents, n’exaspérez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent.
22 Esclaves, obéissez en tout à vos maîtres d’ici-bas. Servez-les, non parce qu’on vous surveille, comme si vous cherchiez à plaire aux hommes, mais avec la simplicité de cœur de ceux qui craignent le Seigneur. 23 Quel que soit votre travail, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur, et non pour les hommes, 24 sachant que vous recevrez du Seigneur l’héritage en récompense.
Le Maître, c’est le Christ ; vous êtes à son service. (TOB)
Il s'agit d'un code domestique (cf article sur Ephésiens 5,21) donnant les principes des relations femmes-maris enfants-pères esclaves-maîtres qu'on retrouve en Ephésiens 5. Il y a là une difficulté car on utilise souvent ce passage pour justifier d'une soumission de la femme chrétienne à son mari. Les uns ne veulent pas prendre ce passage comme un exhortation valable aujourd'hui. D'autre au contraire l'utilisent pour justifier une attitude qui n'est pas à la mode. Comment s'en sortir ?
D'un côté on ne peut pas négliger le caractère contextuel du passage. S'il avait vocation universelle, alors il justifierait aussi l'esclavage dont personne, même les plus fondamentalistes, n'oserait le remettre au goût du jour !
D'un autre côté il y a un principe théo-anthropologique fort dans l'analogie entre l'amour du Christ pour l'Eglise et l'amour du mari pour sa femme. Un principe universalisant qui donne à ce passage une couleur intemporelle. Ce développement sur l'amour du mari pour sa femme est en réalité une sorte de soumission. Car le mari est amené à avoir envers sa femme l'attitude du Christ qui « s'est vidé de lui-même » (Philippiens 2, NBS) pour l'Eglise, qui a lavé les pieds de ses disciples... et qui est mort pour elle. Il s'est soumis à son besoin. Mais si l'on continue le raisonnement analogique avec Philippiens 2, l'Eglise se soumet au Christ, plie le genoux devant Lui parce qu'il lui a tout donné.
Ainsi la soumission dans le mariage est en fait une soumission réciproque. Ce qui nous ramène à ce que nous disions de la relation d'amour avec Dieu à qui l'on se soumet pour être libre. Mais, et cela est primordial, la relation qui se crée n'implique évidemment pas que nous soyons dieux à la place de Dieu : chacun son rôle. Il en va de même dans le mariage chrétien qui est l'image de l'union entre Dieu et l'humain. On ne peut nier la différence entre homme et femme, et donc on ne peut nier qu'homme et femme aient des rôles différents tout en étant de dignité absolument équivalente (4).
Si l'Eglise se soumet au Christ parce que le Christ s'est donné, alors peut-on exiger qu'une femme se soumette à un mari qui n'assure pas ? C'est extrêmement difficile. Mais 1Pierre 3 nous apportera quelques éléments de réponse supplémentaires