Les réformateurs Suisses et la communion

Pour les réformateurs suisses (Zwingli, Oecolampade...) il n’y a pas de sacrement pour démontrer la présence du Christ. Celle-ci est assurée par l’Esprit-Saint qui permet le lien avec le Sauveur. Zwingli explique que lorsque Jésus dit « ceci est mon corps », il veut dire « ceci signifie mon corps »1. Et Oecolampade qui connaît l’araméen2, la langue de Jésus sait bien que si on rétroconvertit la phrase « ceci est mon corps » dans la langue du Seigneur, il n’y a pas de verbe être et elle pourrait être traduite par « ceci, mon corps »3. Le pain et le vin ne sont donc pas transformés. Ils servent de signe ou d’expression de la foi : le croyant qui prend le pain démontre publiquement son engagement envers le Christ et donc envers l’Église. Le fait que cette démonstration soit publique est important pour Zwingli : les chrétiens reçoivent le Christ, mais ils ne le mangent pas ; Jésus est présent, comme un convive, mais pas comme un met. Ainsi prendre la communion tout seul n’a pas grand sens pour lui.

Martin Luther à la fin de sa vie aura des mots très durs à l’encontre des réformateurs suisses qu’il appelle « les ennemis fanatiques du sacrement »4.


Notes

1 Paradoxalement, Zwingli est parmi les réformateurs l’un de ceux qui lisent la Bible le plus littéralement, et il est l’un des plus souples concernant l’interprétation de la Cène.