Jacob est un nom très répandu chez les juifs, rapport à l'illustre patriarche. Il n'est donc pas étonnant que l'on croise bon nombre de personnes portant ce nom dans le Nouveau Testament.
On rencontre Jacques, frère de Jean, fils de Zébédée, membre du groupe des Douze et surnommé avec son frère Fils du Tonnerre (Matthieu 10,2 ; Marc 3,17 ; Luc 6,14 ; Actes 1,13). Pécheur de métier avec son frère Jean, proche ou collaborateur de Simon (futur Pierre – Luc 5,9-11) il abandonne l'entreprise familiale pour suivre Jésus (Matthieu 4,21-22 ; Marc 1,19-0). Ce Jacques est proche de Jésus : il est là à la transfiguration avec Pierre et Jean (Matthieu 17,1), il accompagne Jésus lors de la guérison de la fille de Jaïros (Marc 5,37). Proche de Jésus il fallait l'être pour oser prétendre siéger dans la gloire avec Lui (Marc 10,35) ou pour demander quels seraient les signes de la fin des temps (Marc 13,3-4). Jésus ne lui en a pas voulu, puisqu'il l'a choisi pour le soutenir dans l'épreuve à la veille de sa mort, ce que Jacques n'a pas bien saisi puisqu'il s'est endormi (Matthieu 26,36-45 ; Marc 14,32-41). On le retrouve en Actes 1,13 attendant l'Esprit-Saint avec les autres apôtres, quelques femmes, Marie et ses fils (dont, probablement, un autre Jacques dont nous parlerons plus loin). L'apôtre Jacques que la tradition ultérieure a appelé « Jacques le Majeur » est mort par l'épée lors d'une persécution organisée par Hérode Agrippa Ier.
Le fils de Zébédée côtoie dans le même groupe des Douze un autre Jacques, Fils d'Alphée (Matthieu 10,3 ; Marc 3,18 ; Luc 6,15 ; Actes 1,13) dont on sait peu de choses. La tradition ultérieure l'a appelé « Jacques le Mineur ».
Luc parle d'un troisième Jacques qui serait le père ou le frère (les deux traductions sont possibles) de Jude l'un des Douze (Luc 6,16 ; Actes 1,13) mais dont on ne sait rien de plus ; c'est pourquoi on n'en dira pas plus sur lui.
Un quatrième Jacques très important est le frère de Jésus (Matthieu 13,55 ; Marc 6,3) qui prendra de grandes responsabilité dans l'église de Jérusalem dans les premières décennies après la pentecôte de l'an 30. Certains se sont demandés s'il fallait assimiler Jacques Fils d'Alphée au frère du Seigneur, ce qui paraît étrange puisque s'il est Fils d'Alphée, il ne serait pas Fils de Joseph. A moins qu'Alphée et Joseph ne soient un seul et unique personnage, ce qu'aucun document n'atteste, ou à moins que Marie se soit remariée à Alphée ce que rien n'atteste non plus. Mais comme en Galates 1,19 Paul qualifie Jacques d'apôtre, la tradition a tenté de lui trouver une place dans la liste des Douze (mais nous verrons que Paul considère Jacques comme apôtre pour une autre raison). Or comme il ne peut être en même temps Fils de Zébédée, la question fut soulevée notamment par Clément d'Alexandrie à la fin du 2ème siècle.
Quoi qu'il en soit, Jacques, frère de Jésus n'a pas cru en Jésus dès le début d'après ce que nous dit l'évangéliste Jean (7,5). Mais au jour de la pentecôte, il est probablement là. Paul raconte que Jacques est un témoin de la résurrection (1Corinthiens 15,7) ; c'est d'ailleurs pourquoi il le compte parmi les apôtres (Galates 1,19) ; et en Actes 21,18 Jacques est le dirigeant de l'église de Jérusalem. De tendance judaïsante, il semble qu'il y ait eu quelques malentendus entre Paul et Jacques (voir notre étude sur l'épître de Jacques). Le frère de Jésus est mort violemment, tué par des juifs non convertis et hostiles au christianisme probablement autour de l'an 65, peu de temps avant que Jérusalem soit assiégée par les Romains (d'après Flavius Josèphe, et Clément d'Alexandrie).