Romains 10,1-13 – Les deux justices possibles
Paul en remet une couche sur son désir de voir les juifs être sauvés. Mais aussi sur leur entêtement à vouloir être sauvé par le zèle, c’est à dire par les œuvres sans chercher à connaître. Connaître quoi ? La justice de Dieu qui n’est pas celle des hommes. Et il insiste sur leur responsabilité. Ce n’est pas de la faute de Dieu s’ils ne sont pas sauvés. C’est la leur ! Ils cherchent bien la justice de Dieu, mais finissent inexorablement par établir leur propre justice. Et c’est ce qui constitue notre détresse humaine. Loin de nous l’idée que c’est là seulement le problème des juifs et que l’Église pourrait en être exemptée. Car dès qu’elle se définit comme religion qui impose une morale et un comportement avant de répandre la foi, l’Église aussi s’achoppe à la pierre d’achoppement. Ainsi ce que Paul décrit est un drame théologique et non un drame religieux.
Il n’y a pas de distinction : juifs ou grecs, sous la Loi ou hors la Loi, tous devront faire le même choix : invoquer (ou non) le nom du Seigneur, pour être (ou non) sauvé. Si au regard de la Loi il y a des juifs et des grecs. Au regard de la foi et du salut qui en découle, ces distinctions n’ont plus lieu d’être.