La sexualité n’est pas impure

Lui,

Que de beauté dans tes caresses, ô mariée, ma sœur ! Combien tes caresses valent mieux que le vin, et la senteur de tes parfums que toutes les essences odoriférantes  Tes lèvres distillent le miel, ô mariée ; il y a sous ta langue du miel et du lait, et la senteur de tes vêtements est comme la senteur du Liban. Tu es un jardin clos, ô mariée, ma sœur, une fontaine close, une source scellée. Tes pousses sont un verger de grenadiers aux fruits exquis, avec du henné et du nard ; du nard et du safran, du roseau et du cinnamome, avec tous les arbres à encens ; de la myrrhe et de l'aloès, avec toutes les meilleures essences odoriférantes.

Elle,

C'est une source des jardins, c'est un puits d'eau vive, ce sont des ruissellements du Liban. Eveille-toi, vent du nord ! Viens, vent du sud ! Souffle sur mon jardin, et que ruissellent ses essences odoriférantes ! Que mon bien-aimé entre dans son jardin, et qu'il mange de ses fruits exquis ! (Cantique des Cantiques 4,10-16)

Ce passage est bel et bien dans la Bible ! Parmi beaucoup d'autres qui exaltent le langage du corps. Mais comme les autres, il ne transmet pas seulement une activité sexuelle. Il dégage de la tendresse, du désir, de l'affection, de la poésie. Faire l'amour ne relève pas de la pénétration frénétique, de l'empoignade et du va et vient. C'est bien autre chose que la bestialité :

Je vous en adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d'amour. (Cantique des Cantiques 5,8)

La sexualité devrait être le sommet de l'expression corporelle de l'amour sentimental. Lorsque la Bible parle des relations sexuelles elle parle de « connaître »1 : L’homme connut Eve sa femme. Elle devint enceinte... (Genèse 4,1). Ainsi la sexualité fait partie de la connaissance de l'autre, elle est bonne. Mais attention, car elle ne représente pas le tout de cette connaissance. Avant de se connaître sexuellement, il est bon de se connaître tout court. Nous en reparlerons, mais d'ors et déjà nous pouvons avoir cette conviction : la sexualité n'est pas impur. Ce qui peut éventuellement être impur c'est notre rapport à elle.

On le comprend par défaut en lisant ce texte : en dehors de l'amour, la sexualité n'a rien de constructif. Comme tout ce qui relève des besoins humains, la sexualité doit entrer dans des limites. C'est ce que nous allons voir dans les articles suivants.

Pour méditer :
- Dans le Cantique des Cantique, le côté érotique n'est pas négligeable. Mais qu'est-ce qui l'accompagne ?
- Connaître sexuellement est la façon ultime de connaître. Mais qu'est-ce qui permet à cette façon de connaître d'être vraiment ultime ?


Note

Exemples : 1Samuel 1,19 ; 1Rois 1,4 ; Matthieu 1,25