Selon les épîtres de Pierre, l'Esprit du Christ était dans les prophètes leur permettant de prévoir d'avance la venue et les souffrance du Christ (1Pierre 1,11) et c'est poussé par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu (2Pierre 1,21).
Paul pour sa part discerne le Christ à l'œuvre, par l'Esprit, dans l'Ancien Testament :
Frères, je ne veux pas que vous l’ignoriez ; nos pères ont tous été sous la nuée, ils ont tous passé au travers de la mer, ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer, ils ont tous mangé le même aliment spirituel, et ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était le Christ.(1Corinthiens 10,1-4)
L'Esprit de Dieu est bien en action dans l'Ancien et dans le Nouveau Testaments : le « doigt de Dieu », assimilé à l'Esprit-Saint (comparer Matthieu 12,28 et Luc 11,20), est celui qui fait surgir les plaies sur l’Égypte (Exode 8,19), celui qui écrit les tables de la loi, et encore celui qui permet à Jésus de chasser les démons (Luc 11,20).
Mais dans la période entre l'Ancien et le Nouveau Testaments1, les prophètes se turent.
« La tradition des maîtres d'Israël (appelée couramment la littérature rabbinique) commentant la fin de la prophétie la présente comme la cessation de l'Esprit Saint à la mort des derniers prophètes : Depuis la mort d'Aggée, Zacharie et Malachie, les derniers prophètes, l'Esprit Saint cessa en Israël... »2.
En effet la parole des prophètes est associée à l'action de l'Esprit (Esaïe 59,21 ; 2Pierre 1,20-21).
Cependant le travail de l'Esprit de Dieu n'est pas confiné à quelques actions dramatiques, ou à quelques manifestations religieuses. S'il est présent dans des manifestations extraordinaires ponctuelles, il est aussi présent dans la durée, à travers le déroulement normal des choses de la nature et de la vie (Psaume 104, notamment verset 30). Ainsi, à cette période, si l'Esprit ne se manifeste plus à travers les prophètes, il est toujours présent.
On le comprend, l'Esprit Saint n'est pas un nouveau venu, un inconnu surgissant de la pensée théologique du premier siècle. Il est bel et bien partie prenante dans le dessein de Dieu de se faire un peuple qui le connaisse et l'adore en vérité (Jean 4,24). En tout temps, depuis le commencement, l'Esprit de Dieu est présent : Où irais-je loin de ton Esprit, Et où fuirais-je loin de ta face ? (Psaume 139,7 - Traduction Colombe)
Questions pour méditer :
- Est-ce que je comprends que par l'Esprit, le Christ était déjà à l'œuvre avant l'incarnation ?
- Est-ce que je comprends que finalement Dieu est le même dans l'Ancien Testament comme dans le Nouveau et comme aujourd'hui encore ?
- Est-ce que je recherche l'Esprit dans ma vie quotidienne ? Ou est-ce que j'attends des miracles venus de nulle-part ?
Notes
1 On l'appelle la période inter-testamentaire
2 Jean-Pierre LEMONON, L'Esprit Saint tout simplement, Editions de l'atelier, 1998.