L'Esprit
... qui provient du Père
... que le Père enverra
... que je vous enverrai

D'où provient l'Esprit Saint ?

D'où vient l'Esprit-Saint ? Cette questions est difficile car si l'Esprit est divin il est éternel, et a toujours été présent, et la question revient à se demander : d'où vient Dieu ? Cependant, comme le Christ s'est incarné et est venu dans le monde bien qu'il soit éternel, l'Esprit aussi est venu dans le monde.

Lors de la dernière rencontre des disciples avec Jésus ressuscité, celui-ci leur demande d'attendre la puissance d'en haut (Luc 24,49). Cette puissance, c'est l'Esprit-Saint (Actes 1,8). S'il faut l'attendre, c'est quelle n'est pas encore là. Dans la bouche de Jésus, la venue de l'Esprit est encore une promesse du Père (Luc 24,49 ; Jean 14,26 ; Galates 3,14 ; Ephésiens 1,13). Cette promesse sera accomplie par le Christ (Jean 15,26 ; Actes 2,33), mais au préalable, l'accomplissement de la promesse passe par la glorification de Jésus (Jean 16,7) qui consiste en sa mort, sa résurrection et son ascension.

Ainsi la source de l'Esprit pour le monde, c'est bien Jésus (Jean 3,34 ; 20,21-23) mais Jésus glorifié (Jean 7,37-39). Or Jésus n'a pu être glorifié sans l'aide de l'Esprit : l'incarnation du Christ est l'œuvre de l'Esprit (Luc 1,35), Jésus est ensuite équipé par l'Esprit pour son ministère public (Esaïe 11,2 et Jean 1,32-33 ; Marc 1,9-11 ; Luc 4,1), et il l'accompagne, travaillant à travers Lui pendant sa présence dans le monde (Matthieu 12,18,28 ; Luc 4,14-21 ; Actes 10,37-38).

Si la Parole et l'Esprit existent dans la trinité depuis toujours, participant à l'œuvre de Dieu depuis la création (Psaume 33,6) leurs venues dans le monde dépendent de l'un et de l'autre : pas de Christ sans l'Esprit, pas d'Esprit sans le Christ. Jean 15,26 rend bien compte de leur interdépendance pour accomplir la volonté de Dieu :

Quand viendra le Défenseur, celui que, moi, je vous enverrai du Père, l'Esprit de la vérité, qui provient du Père, c'est lui qui me rendra témoignage (NBS)

Ce verset est d'ailleurs à l'origine de la formule du symbole1 de Nicée-Constantinople concernant l'Esprit :

« Je crois en l'Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie, qui tire son origine du Père, qui avec le Pére et le Fils est coadoré et coglorifié, qui a parlé par les prophètes ».

Augustin d'Hippone fut le premier, en 418, à affirmer que « l'Esprit-Saint tire son origine aussi du Fils : ce n'est pas pour rien que le même Esprit est appelé Esprit du Père et du Fils [latin : filioque] »2. Il se basait certainement sur Jean 16,14-15 et 20,22 ainsi qu'Apocalypse 22,1. Mais ce sera le départ d'une série de malentendus et de quiproquos entre occidentaux (parlant latins) et orientaux (de langue grecque) qui durent encore3. Le but initial d'Augustin était de lutter contre certaines réminiscences de la pensée d'Arius qui professait que seul le Père était vraiment divin. Mais, selon les Pères de langue grecque, en parlant ainsi il faisait de l'Esprit une émanation du Père et du Fils ce qui en affaiblit son rôle dans la Trinité.

Si l'on veut rester biblique dans notre formulation de l'origine de l'Esprit, on peut dire à la suite des Pères grecs que « l'Esprit tire son origine du Père par le Fils » mais cela est plus flou que la formule d'Augustin (mais doit-on nécessairement être précis sur ce sujet ?). Quoi qu'il en soit de son origine, l'Esprit-Saint est bien divin et à ce titre il est bien Seigneur de notre vie si et seulement si notre cœur est tout entier désireux d'obéir à Dieu (Actes 5,32).

Questions pour méditer :
- Est-ce que je comprends le rôle de l'Esprit dans l'histoire du salut ?
- Suis-je reconnaissant pour ce qu'il a fait ?
- Est-ce que je comprends que la promesse de Luc 24,49 est accomplie ?
- Selon Actes 5,32 à qui Dieu donne-t-il son Esprit ? (1 seule réponse exacte dans la liste ci-dessous)

* A ceux qui ont compris que l'Esprit tire son origine du Père et du Fils
* A ceux qui ont compris que l'Esprit tire son origine du Père par le Fils ?
* A ceux qui font des miracles ?
* A ceux qui obéissent à la volonté de Dieu ?
* A ceux qui parlent en langues ?

* A ceux qui sont enlevés au troisième ciel ?


Notes

1 Un symbole est une sorte de confession de foi, un credo, que récitaient les chrétiens pour exprimer leur croyance de manière synthétique.

2 Au chapitre IV de son ouvrage intitulé « La Trinité ».

3 C'est la fameuse querelle du  filioque  qui sera un des arguments invoqués pour justifier du grand schisme entre orthodoxes et catholiques en 1054 même si les vraies raisons de cette séparation sont ailleurs, plus politiques que spirituelles.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.