Une église pour le 21ème siècle

Restaurer le Christianisme ?

L'ambition semble folle. Mais elle ne l'est qu'en apparence. Car il ne s'agit ni de ramener le passé dans le présent, ni de balayer d'un revers de manche toute l'histoire de l'Église. Bien au contraire, il s'agit de fonder une église ancrée dans son siècle (sans être du siècle – cf Jean 17), et qui tient compte autant des réussites que des erreurs du passé. Cependant, à l'instar d'un ministre de l'éducation en France dans les années 1990 qui comparait son administration à un mammouth, nous pourrions de même comparer les églises institutionnelles à ces mammifères préhistoriques. Le bref parcours historique que nous avons survolé montre la difficulté pour l'Église de se réformer de l'intérieur si l'on considère la réforme comme le retour de chaque chrétien à l'Évangile. Réformer semble difficile1 alors pourquoi ne pas tenter de re-former c'est-à-dire de re-donner à l'Église la forme de l'Évangile pour reprendre la formule d'Alfred Loisy ?

Qu'est-ce qu'une église en forme d'évangile ?

Nous pourrions observer (avec les méthodes des sciences humaines) ce qu'était l'Église des premiers siècles, mais nous n'aurions pas pour autant la solution parfaite, pour la simple raison que l'Église des premiers siècles ne vivait pas en situation de modernité, qu'elle n'avait pas encore quitté l'ère apostolique, qu'elle n'avait pas un canon des écritures et que, de fait, la plupart des églises au niveau local ne disposait pas de la bibliothèque du Nouveau Testament telle que nous la possédons. De plus beaucoup d'églises étaient composées, parfois majoritairement, de nombreux membres juifs pratiquant la Torah. Par ailleurs, nous ne connaissons probablement pas tout de la pratique ni des institutions des chrétiens de cette époque-là. Le copier-coller n'est pas possible. Et s'il l'était, probablement ne serait-il pas souhaitable. Alors comment restaurer l'Église ? Et surtout comment le faire dans le contexte de la modernité ? Faut-il rejeter la modernité comme les églises acceptant le créationnisme2 ? La solution ne peut se trouver dans cette posture, car ces dernières bien qu'elles proclament haut et fort croire dans la lettre de la Bible ne ressemblent pas à ce qu'on peut observer dans le livre des Actes des apôtres ou à ce qu'on sait des églises des premiers siècles ni d'un point de vue spirituel ni d'un point de vue organisationnel. Il nous faut trouver une autre voie. Celle-ci passe non pas par la littéralisation de la Bible mais par son actualisation. L'effort herméneutique consiste alors à chercher, dans un effort systématique3, comment actualiser4 et mettre en pratique les principes bibliques issus de l'esprit5 des textes plutôt que l'application incohérente de préceptes intuitifs ou irrationnels6. Pour le dire autrement il ne s'agit pas d'imiter bêtement ce qu'on fait les premiers chrétiens ni même comment ils l'ont fait, mais d'avoir les mêmes motivations qu'eux et d'imiter le pourquoi ils l'ont fait.

Nous avons démontré que Jésus n'avait pas pour but d'instaurer une religion. Il nous faut donc également éviter cet écueil. Mais alors, comment décrire l'église ?

L'église c'est d'abord une rencontre surnaturelle

Moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je construirai mon Eglise7.

Matthieu 16,18a est le seul passage dans les évangiles qui mentionne la volonté de Jésus de construire son rassemblement. Selon l'évangéliste Matthieu il le construira sur la foi, celle qui accepte qu'il est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Ici le futur indique que l'Eglise n'existe pas encore malgré le groupe des disciples qui entourent Jésus, et pour cause, parce que l'Eglise naît de la foi dans la résurrection (Actes 2,36) lors de la pentecôte de l'an 308. L'Eglise est donc l'évènement du rassemblement de ceux qui croient que Jésus-Christ est ressuscité. Chaque fois que l'Eglise rassemble les disciples qui sont appelés hors du monde (Actes 2,40), c'est le même événement. Bien plus, il ne s'agit pas d'un office ou d'une cérémonie, car là où deux ou trois sont rassemblés pour mon nom, je suis au milieu d'eux. Pour les disciples de Jésus-Christ, être ensemble pour le nom de Jésus9 quel que soit le nombre (à partir de deux10) c'est déjà une rencontre évènementielle qui crée l'Eglise.

On le comprend, l'Eglise est une rencontre réelle. Ce n'est ni un bâtiment, ni une cérémonie, ni une institution, ni une doctrine, ni un système, mais bel et bien un événement surnaturel en ce que le nom de Jésus assis à la droite du Père réuni des hommes pour son nom. Etre réuni n'a rien de surnaturel en soi, mais être réuni pour le nom de Jésus, c'est réunir le corps réel du Christ, avec la tête réelle de l'Eglise : c'est là que réside l'aspect surnaturel.

Cependant cette rencontre surnaturelle ne l'est que si les disciples ont dans leur cœur de vouloir être des disciples, c'est à dire en premier lieu des élèves aux pieds de leur maître qui veut semer dans leur cœur des grains de Parole considérés par eux comme semblables à un trésor ou à une perle de grand prix et qui stimule par conséquent leur appétit. Des chrétiens endormis qui ne seraient pas avides d'être enseignés à vivre (et donc à mettre en pratique) peuvent-ils constituer une église ? Endormis ou mort est souvent le même mot dans la langue du Nouveau Testament.

Une église séculière

Nous avons poussé l'audace jusqu'à dire que Jésus n'aurait probablement pas renié une Église laïque. Qu'est-ce que cela implique ? Rien de moins qu'un cataclysme ecclésiologique ! Car une Église laïque ne peut s'incarner que dans une église séculière, c'est à dire une église débarrassée de sa mission religieuse, fardeau inutile malheureusement souvent considéré comme le plus important et en conséquence au cours de l'histoire, le plus lourd. Il peut sembler incongru de vouloir enlever à l'église son caractère religieux tant il est ancré dans notre mentalité que l'un ne va pas sans l'autre. Cette difficulté de compréhension est même probablement partiellement à l'origine de la crucifixion du Christ, mais bien qu'on ne cesse de rappeler (voire de vouloir même le reproduire) constamment son sacrifice, il nous faut malgré tout, à nouveau l'expliquer, ce qui d'ailleurs est le rôle de l'Église partout et toujours11.

Une église séculière ne peut être débarrassée de son aspect religieux que si elle renonce à l’ésotérisme, à la magie et à la superstition. A bien lire la Bible ces aspects de la spiritualité sont condamnés par les Écritures dès le Premier Testament. Et pourtant, le peuple de Dieu ne cesse d'y avoir recours ; toujours pour son malheur. Et cela dépasse les temps bibliques. La recherche de miracles, fussent-ils glossolaliques12, le désir de guérisons par le truchement d'imposition des mains, d'eau bénite, d'huiles saintes, de reliques, de cierges, mais aussi de formules de prières spécifiques, de protocoles d'exorcismes ou autres rituels religieux supposés chrétiens en font partie, quoi qu'on en dise, et quelque vocabulaire qu'on utilise pour faire passer la magie religieuse pour de la spiritualité. Rendons aux médecins la médecine, aux charlatans le charlatanisme et à Dieu ce qui est à Dieu.

Mais, me demanderez-vous, peut-on enlever à Dieu la capacité voire la volonté de faire un miracle ? Jamais de la vie ! Plutôt, que Dieu soit vrai et tout être humain menteur (Romains 3,4). Cependant ce n'est pas dans les miracles qu'on trouve Dieu : Les Juifs demandent des signes, (...) mais nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, (...) car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes (1Corinthiens 1,22-25 – TOB). Le problème des hommes face à cette écriture, c'est qu'ils désirent charnellement deux choses : d'abord ils veulent la facilité, car il est plus simple d'espérer une guérison que de vivre sa souffrance avec foi. Cette parole est dure, qui peut l'entendre ? Les prophètes, et le Christ lui-même l'ont pourtant entendue et acceptée. Ensuite, les hommes veulent du sensationnel, au 1er comme au 21ème siècle mais Dieu agit dans la discrétion, à travers un charpentier crucifié au fin fond d'une obscure province romaine. L'humiliation volontaire de Dieu est la source de son règne, pourquoi vouloir qu'il en soit autrement ? A première vue13, il n'y a dans la croix rien de stupéfiant.

Comment réaliser cette sécularisation de l'Eglise ? La tâche est difficile car pour que l'Église devienne séculière, il lui faut renoncer à la théologie sacrificielle. Même si nous venons tout juste de parler du scandale du sacrifice du Christ, il n'y a pas là de contradiction. En effet, nous avons évoqué la théologie de la satisfaction qu'Anselme de Cantorbery avait formalisée et qui eut un impact énorme sur la pensée de l'Église pour tout le deuxième millénaire. Si beaucoup de théologiens semblent enclin à abandonner ce modèle qui fait de la mort du Christ sur la croix un sacrifice cultuel pour le paiement de la dette que représente le péché de l'homme, les instances religieuses des grandes églises rechignent à le réfuter officiellement. D'autant que sur cette façon de penser se sont développées des traditions nombreuses qu'il faudrait aussi réfuter en même temps, comme par exemple le sacrifice de la messe incluant trans- ou con- substantiation. Une église séculière ne peut plus être le support d'une telle tradition.

Le corollaire de l'abandon de cette théologie sacrificielle pour faire advenir une église séculière consiste à proclamer le sacerdoce universel des chrétiens. Le Christ en qualifiant le temple de Jérusalem de maison de prière prend le contrepied de la tradition sacerdotale sadducéenne pour laquelle le temple est d'abord une maison de sacrifices. Si tout croyant peut entrer dans le temple pour y prier, quel besoin a-t-on de prêtres ? L'auteur de la première lettre de Pierre l'avait bien compris puisque 1Pierre 2,5 explique que chaque membre de l'Église est une pierre vivante de l'édifice spirituel qui remplace le temple physique et que les sacrifices qui s'y pratiquent ne sont plus physiques mais spirituels également. Les réformateurs ont souhaité et proclamé ce sacerdoce universel, mais ils ne l'ont pas vécu et ils ne l'ont pas fait vivre à leurs ouailles réservant le ministère de la parole et des sacrements aux pasteurs.

La structure de l'Église du premier siècle n'avait probablement rien d'homogène, mais l'école paulinienne a su donner des principes à la fois objectifs et subjectifs quant aux critères de choix des dirigeants des églises locales. Dans ces lettres possiblement tardives14 que sont les pastorales, nous pouvons discerner comment les communautés chrétiennes d'Asie mineure fondées quelques décennies plus tôt par Paul ont pu chercher à s'organiser. Un double ministère d'une simplicité absolue permettait à l'église locale d'être dirigée par des diacres (évangélistes, enseignants, autres rôles...) et des anciens/épiscopes15. Ceux-ci n'avaient aucunement le rôle d'intermédiaire entre Dieu et la communauté, mais ils avaient (surtout les anciens) la responsabilité de guider la spiritualité de l'église locale et de la servir (Matthieu 20,25-28). Naturellement plus expérimentés, les anciens devaient être les bergers (même terme que pasteurs) qui font paître le troupeau ; nullement ne devait-il brouter à la place des brebis ! Ils ne se faisaient pas appeler « père » (Matthieu 23,8-12) car ils ne voulaient pas paternaliser l'église. Le danger de la paternalisation existe toujours et se manifeste dans les églises de toutes les confessions. La cléricalisation crée, de fait, un paternalisme et parfois même un patriarcat (souvent inconscient). Même le Pape François, homme de bon sens l'a compris :

« C’est l’Esprit Saint le protagoniste de ce que fait l’Église, son moteur. Trop de chrétiens l’ignorent. Un danger à l’inverse pour l’Église est le cléricalisme. C’est un péché qui se commet à deux, comme le tango ! Les prêtres veulent cléricaliser les laïcs et les laïcs demandent à être cléricalisés, par facilité »16.

Décrire l'Église par sa structure17 ou par ses ministères18, n'a rien de religieux en soi. L'église n'est pas une communauté religieuse ayant pour but une activité religieuse. En effet elle n'a pas pour but d'être médiatrice entre Dieu et les hommes. Le seul médiateur c'est le Christ. Si l'Eglise en tant qu'institution prend le rôle de médiatrice, elle abuse spirituellement ses membres19. C'est une communauté de foi, ayant pour but de vivre autre chose que ce que le monde propose tout en restant au contact du monde20 (ce qui est fondamental). Elle peut, et peut-être devrait-on dire qu'elle doit, être séculière : elle est dans le monde même si elle n'est pas du monde (Jean 17,9-19) car si son but, au plus profond de sa conscience, est de servir Jésus-Christ, elle ne doit pas poursuivre ne serait-ce qu'une once d'ambition humaine (consciente ou inconsciente), même si celle-ci est spirituelle, car alors elle ne l'est plus qu'en apparence.

Une église qui produit des signes

Là où le Premier Testament donne au peuple de Dieu de nombreux symboles religieux (Arche, Temple et ustensiles, Jérusalem, fêtes, sacrifices, etc.) le Nouveau Testament les rend obsolètes21, mais ne les remplace par aucun autre symbole matériel ou tangible (même l'eucharistie, bien comprise n'en n'est pas un, nous en reparlons dans les lignes ci-dessous). Mais ne nous égarons pas : cette église séculière n'a pas pour but d'être séculière ! La longueur du paragraphe précédent n'a rien a voir avec l'importance de la sécularité, mais avec la difficulté de se débarrasser des schémas culturels profondément ancrés dans notre conception de la religion. L'église doit être séculière pour vivre l'Évangile. Car c'est cela le but de l'Église et cela doit aussi être celui de l'église.

Ainsi les réunions de l'église ne devraient pas avoir de caractère religieux marqué. Pourtant il faut bien produire des signes afin que le monde voit et soit attiré vers la maison qui est au sommet des montagnes (Esaïe 2), car une église invisible dans le monde n'est pas partie prenante de l'Eglise du Christ. Selon la vision de la communauté qu'avait l'évangéliste Luc : « Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Actes 2,42 – TOB). Les théologiens ont coutume de classer ce passage parmi les « sommaires » du livre de Actes, c'est à dire des petits résumés que Luc insère dans sa rédaction pour structurer sa narration et donner un condensé des principes qu'il enseigne. Actes 2,42 doit être un sommaire de la vie en église, car ils sont les vrais signes que produit avec persévérance la véritable église : l'enseignement22, l'amour entre les disciples (Jean 13,35), les repas festifs et commémoratifs de l'église pour et avec le Christ, les prières et les chants de l'église. Ce sont les signes dont le monde a besoin, mais aussi l'église elle-même qui doit s'édifier par eux (Colossiens 3,16).

L'enseignement de l'église dont il est question ici, est une exhortation à « mettre en pratique »23 ou à mieux connaître Dieu et n'a rien de religieux. Il est certes bon et tout à fait utile que quelques personnes connaissent un peu d'histoire de philosophie ou de psychologie pour aider le groupe à ne pas dériver en dehors du rationnel et pour éviter les abus, mais si le but est de s'exhorter à l'amour, nul n'est besoin de diplôme particulier24. La théologie de l'église, non pas au sens spéculatif, mais au sens d'une réflexion cohérente avec la révélation et la raison, est un signe pour le monde25.

Le repas du Seigneur qu'on appelle eucharistie ou sainte cène ou encore communion au pain et au vin, n'a de religieux que l'aspect qu'il a pris au cours des siècles car originellement il s'agissait simplement de manger ensemble (cf 1Corinthiens 11,17-34) certes avec comme objectif de fêter la mémoire de Jésus, mais en mangeant un vrai repas, et non un petit bout de pain (au goût souvent spécial) et une gorgée de vin (parfois dilué !) ; et encore moins le vrai corps de Jésus (Jean 6,63). Ce serait redonner au peuple de Dieu un symbole religieux matériel que d'insister sur la nécessité de prendre un repas figuré. Car en réalité, qu'est-ce qui peut le mieux créer la fraternité : une réunion religieuse ou chacun regarde vers un ou plusieurs officiants, ou un vrai repas convivial ou chacun peut se regarder dans le blanc des yeux et participer aux débats, discussions et autres conversations spirituelles ? Un tel repas, spirituel et convivial, est un signe pour le monde.

Quant à la communion fraternelle, qui fait partie intégrante du culte chrétien, elle n'a d'autre but que d'entretenir et de renforcer les relations entre les chrétiens. Elle ne se déroule pas forcément dans un bâtiment dédié au culte. Les églises qu'on a parfois appelé maison de Dieu (comme si Dieu pouvait avoir une maison... 2Chroniques 6,18 ; Actes 17,24 ; Hébreux 9,24), et tout ce qu'elles contiennent, ne peuvent donc pas non plus prétendre au statut de symbole religieux. Tout au plus lors de cette communion fraternelle, pourrait-on trouver religieux de prier ou de chanter des hymnes (Éphésiens 5,19)26 mais en réalité cela entre dans le cadre de la relation avec le Dieu qui a suscité l'Église, et n'a rien à voir avec des récitations automatiques de prières toutes faites d'avance (cf les prières dans les Actes : 4,23-30 par exemple). Chanter autour d'une table a toujours été un plaisir humain pour toutes les générations27. Remplacer les chansons à boire par des hymnes était pour les églises du premier siècle l'occasion de mémoriser l'enseignement de Jésus et des écritures (Colossiens 3,16). Des relations d'amour fortes s'entretiennent, d'où la notion d'assiduité ou de persévérance. De telles relations sont un signe pour le monde.

Bien évidemment l'église n'est pas un club. Comme lorsque nous parlions précédemment de la sécularité de l'église et que nous remarquions qu'il ne s'agit pas pour elle de poursuivre comme un but d'être séculière, il ne s'agit pas non plus de poursuivre comme un but de produire des signes. Ces signes ne peuvent provenir que de l'Esprit-Saint qui règne dans l'église. Il ne suffit pas de vouloir produire des signes pour être l'Eglise, car c'est seulement si l'église est l'Eglise que les vrais signes se produiront. Le proverbe confucéen28 qui explique que « quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt » doit rester d'actualité : un signe ne doit pas être produit pour lui-même mais pour montrer Dieu. Si les signes produits par l'église le sont pour eux-mêmes Dieu ne sera pas glorifié comme Dieu dans l'église. C'est alors l'homme qui est exalté et c'est le péché qui règne. Au contraire si ces signes sont produits par et pour Dieu, alors l'église devient ce qu'elle doit être : l'Eglise véritable dirigée par sa (seule) tête, le Christ.

Une église qui ne se laisse pas tromper

Attention aux apparences ! Celles-ci sont trompeuses. Susciter les signes de l'Eglise dans l'église est nécéssaire pour la rendre visible. Mais trop forcer le trait peut aussi être nuisible. Prenons l'exemple des « spectacles » de louange dans lesquels le fidèle devient spectateur, ou bien pire encore : consommateur. Il faut le satisfaire et répondre à ses besoins en lui en mettant plein la vue (louange, prédication, guérisons miraculeuses …) et en lui offrant des services (garderies ou classes pour les enfants, œuvres de charité organisées, camps pour les ados …). Il n a plus qu'à faire son shopping spirituel. Il y a en a pour tous les goûts. Si cela est marqué en Amérique (du Nord et du Sud), la tendance est de plus en plus palpable aussi parmi les protestants européens. Même en matière spirituelle, la tendance est de vouloir remplacer les devoirs par des droits.

Un autre danger guette les croyants d'aujourd'hui et les conduit aussi au shopping spirituel :il s'agit de donner trop d'importance au rapport entre l'église locale et l'Église Universelle. En effet l'idée d'appartenir à l'Église Universelle sans s'engager envers l'église locale est souvent, pour ne pas dire systématiquement, une excuse pour ne pas renoncer à soi. La première est enthousiasmante, mais ne représente pas une réalité dans laquelle je peux démontrer ma foi. Elle est plutôt de l'ordre des idées platoniciennes. Mais même vue sous cet angle, c'est une idée qui ne pourrait prendre forme que dans... l'église locale, c'est-à-dire la communauté concrète dont je fais partie, dont je suis un membre. A ce titre, je dois m'impliquer, m'engager, me donner, participer à l'église locale de manière à ce que celle-ci puisse compter sur moi et mes talents sans craindre que dès que je trouverai l'herbe plus verte dans l'église d'à côté, je m'en aille. La frivolité spirituelle ne peut pas être une option, même déguisée en appartenance à une Eglise hypothétiquement pan-confessionnelle.

« Celui qui prétend qu'il peut aussi bien entendre le Christ dans telle ou telle autre Eglise que dans la sienne propre devrait se demander s'il ne confond pas, depuis longtemps déjà, la véritable écoute du Christ, celle qui s'accompagne d'obéissance et de disponibilité pour l'action, avec un intérêt d'ordre historique ou esthétique comme il en existe tant »29.

Bien évidemment, dans l'église locale tout ne sera pas rose du moins aussi rose que dans l'Eglise Universelle idéalisée ! Mais celui qui persévère à établir un dialogue sur les sujets avec lesquels il n'est pas en accord, soit permettra un changement (en lui-même et dans l'église) soit sera mis à l'écart (voir excommunié) sur la base de ces désaccords. Partir en claquant la porte, ou au contraire trop discrètement, ne correspond pas à ce qu'a montré Jésus, rejeté par son propre peuple (Jean 1,11) pour avoir été jusqu'au bout de ses convictions. L'unité ne consiste pas à l'uniformité. Si l'uniformité est exigée dans l'église elle exclura les iconoclastes. Ainsi la seule raison spirituellement valable pour changer d'église consiste non pas à rejeter mais à être rejeté.

Paul explique bien en Romains 12 et en 1Corinthiens 12 (entre autres) comment chaque chrétien doit être impliqué selon ses « charismes » dans la vie de sa communauté locale. S'il faut bien organiser l'assemblée (c'est aussi le sens des chapitres 12 à 14 de 1Corinthiens) il ne s'agit pas de proposer une spiritualité ni sa mise en œuvre « clé en main », mais d'enseigner à chacun à « marcher humblement avec son Dieu » (Michée 6,8) en profitant de l'Esprit qui lui a été donné au jour de son baptême (Jean 3,5 ; Actes 2,38). Ainsi l'Église ne peut pas supporter une séparation nette entre clercs et laïcs, elle ne peut pas non plus être une église à deux ou trois vitesses, voire plus. Quand on est chrétien, on est disciple de Jésus, et à ce titre on n'est certainement pas parfait, mais on ne peut être tiède : la passion dans tous les sens du terme (zèle, souffrance) est une caractéristique de chaque membre de l'église et donc de l'Église toute entière qui se trouve alors dans une saine mais permanente épreuve. Chaque Chrétien à travers son baptême s'engage30 à la repentance perpétuelle, que certains appellent sanctification31, et qui est l'appel à la conformité à l'Esprit du Christ et non au monde (Actes 2,38 ; Romains 12,1-2 ; etc.).

Cet engagement engendre la tribulation ; être disciple du Seigneur Jésus dans le monde implique, au mieux, d'être en minorité, d'être méprisé, d'être humilié, et au pire persécuté. Fuir la tribulation n'est pas une manière d'être un disciple : ce serait mettre la main à la charrue tout en regardant en arrière (Luc 9,62). Il ne faut pas se laisser tromper par les oripeaux de la fausse gloire supposée de Dieu. La gloire de Dieu c'est la croix. La gloire de l'Eglise aussi. La gloire du disciple également. De la résurrection nous avons les prémices et donc l’espérance puissante, mais cela le monde ne peut le comprendre puisqu'il n'accepte pas la croix comme glorieuse. La gloire du monde est trompeuse, et au cours des siècles elle a trompé beaucoup de chrétiens qui finalement sont bien plus malheureux dans leur confort.

Une église où règne l'amour tel que l'Évangile le définit

Restaurer l'Église c'est d'abord restaurer l'Évangile dans l'église. Mais la formule peut paraître assez évasive : qu'est-ce que vivre l'Évangile ? Qu'est-ce que l'amour tel que l'Evangile le définit ? Lorsque Jésus veut résumer cela, il nous explique que de deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes :

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le grand, le premier commandement. Un second est aussi important : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent tout la Loi et les Prophètes (Matthieu 22,37-40 - TOB).

Voilà qui rend les choses plus claires, mais pas forcément plus précises : comment l'église locale peut-elle mettre ces commandements en pratique ? Il ne s'agit pas d'être original ici, mais d'être fidèle à l'Évangile. De nombreux théologiens ont décliné en long en large et en travers les principes découlant de l'Évangile. Néanmoins, nous tentons un embryon de théologie pratique basé sur les passages de la Bible qui utilisent l'expression « les uns les autres »32 et dont Jean 13,34-35 pourrait être le chef de file. Selon cette méthodologie, s'aimer les uns les autres ce serait :

S'impliquer dans la vie les uns des autres : notamment à travers deux principes basés sur le volontariat :
- confesser ses péchés (Jacques 5,16 ; 1Jean 1,9)
- et s'édifier (ou se former) mutuellement (Romains 14,19 ; 1Thessaloniciens 5,1133) qui inclut de
      * s’instruire les uns les autres, s’avertir les uns les autres (Colossiens 3,16),
      * s’encourager les uns les autres (Hébreux 3,13),
      * s’inciter les uns les autres à l’amour et aux œuvres bonnes (Hébreux 10,24-25), etc.
Des formules fortes dont la mise en pratique nécessite une véritable fraternité, ainsi que beaucoup d'humilité et de vulnérabilité. C'est prendre le risque de la confiance dans la foi des autres.

Cultiver l'affection fraternelle (Romains 12,10) : ce qui peut consister à
-
exercer l’hospitalité (1Pierre 4,9),
- s’accueillir les uns les autres (Romains 15,7),
- user de prévenances réciproques les uns pour les autres (Romains 12,10),
- être compatissant les uns envers les autres (Éphésiens 4,32),
- se pardonner, se faire grâce les uns aux autres (Matthieu 6,14-15 ; Éphésiens 4,32),
- respecter ceux qui se donnent de la peine (Romains 16,12 ; 1Timothée 5,17), etc.
Apparemment rien d'exceptionnel sauf quand on en fait une façon de vivre ! Car cela demande d'apprendre à connaître et apprécier des gens différents de nous-même, parfois sur le long terme.

Être solidaires (Galates 6,10) ce qui implique de porter les fardeaux les uns des autres (Galates 6,2) etc. Cette formule suggère des efforts, du renoncement à soi, du temps, de l'énergie. Elle nous invite à prendre le risque de ne plus vivre pour soi-même, mais pour ceux qui marchent en communion avec nous dans l'église locale. Et ceci est particulièrement vrai pour les forts qui doivent servir les faibles (Romains 15,1) et non l'inverse ce qui constituerait un abus spirituel.

Les chrétiens devraient être capables de constituer une « société alternative »34 dont la règle est celle de la grâce (ce qui n'exclue pas la discipline). Les principes ci-dessus devrons être vécus c'est à dire toujours redécouvert et remis en pratique, parfois avec créativité35, au fur et à mesure que la communauté grandit en nombre et en maturité ; c'est ainsi que la Parole sera vivante et agissante.

Une église missionnaire

Cette église dans laquelle on s'efforce de s'aimer les uns les autres comme Jésus nous a aimés ne peut cependant rester enfermée sur elle-même. Elle doit aussi aimer son prochain, comme le Samaritain115 (Luc 10,33). Ou aimer ce que le Nouveau Testament appelle le monde (Jean 3,16). Il ne s'agit pas d'avoir un jugement de valeur sur le monde, ni de vouloir se conformer à lui, mais d'avoir de la compassion pour ce monde dans lequel l'humanité se trouve en état de pauvreté (Jacques 2,5), une pauvreté qui relève d'ordres différents mais certainement pas exclusifs les uns des autres :
- les pauvres physiques (par exemple ceux qui sont malades - Matthieu 25,31-46)
- les pauvres matériels (ceux qui sont démunis - Galates 2,10 ; Matthieu 25,34-40)
- les pauvres spirituels (ceux qui ne connaissent pas Dieu - Marc  16,15 ; Matthieu 28,18-20).
Là aussi les membres de l'église doivent apprendre à donner localement. Il ne s'agit pas seulement de donner de l'argent pour des causes éloignées, mais de s'impliquer dans la mission, ce qui demande de surcroit d'avoir envie d'apprendre : apprendre à prendre soin, apprendre à parler de Dieu de manière convaincante.

Une telle église est une église visible et vivante : la maison de Jacob est au sommet des montagnes afin que les nations y affluent (Esaïe 2,2-5). Elle n'est peut-être pas impressionnante de l'extérieur, mais quand on y entre, on ressent l'amour de Dieu et la chaleur d'une communauté ardente.

Une église qui marche par la foi

Il est important de rappeler, pour terminer sur ce sujet, que pour mettre en pratique tout cela la foi n'est pas une option. En effet sans elle tout l'édifice s'écroule. Car comment peut-on, sans la foi, accepter de se donner à des hommes imparfaits (dans l'église et dans le monde) qui ne manqueront pas de nous décevoir, de ne pas répondre à nos attentes, et d'oublier d'être reconnaissant, voire de nous persécuter en réponse à tout ce que nous pensons faire pour eux ? Quel que soit notre rôle dans l'église (et si nous sommes l'Eglise nous avons tous, sans exception, un service à lui rendre), nous aurons constamment à remettre en question notre façon de penser ainsi que nos pratiques. Mais aussi celle des autres ! Et seule la foi nous permettra d'avoir la patience et la sagesse nécessaire pour être, faire, et dire ce que nos convictions nous imposent. Aimer Dieu de tout son cœur c'est accepter de souffrir comme lui en aimant ceux qui ne sauront pas nous aimer alors qu'ils prétendront parfois le faire. Car si l'église est sainte ce n'est pas en raison d'un pouvoir ou d'une autorité qui lui serait donnée, cela est une idée du monde, mais en raison de son obéissance à Dieu donc au Christ et à son Esprit et concrètement aux principes de l'écriture.
Si l'Eglise marche par la foi, humblement, avec son Dieu, elle ne peut pas ressembler à un château qui trône au dessus du village, mais bien plutôt à une crèche au milieu du quotidien des humains ouverte à tous dont le confort n'est peut-être pas optimal, mais l'accueil chaleureux (Proverbes 15,17). Ce que l'on voit de l'Eglise (cérémonies, sacrements, bâtiments, foule...) est apparence, mais ce que l'on croit de l'Eglise et que l'on met en pratique, voilà qui permet d'être vraiment l'Eglise, le corps du Christ, la famille de Dieu, le temple de Dieu, l'épouse du Christ, le peuple de Dieu. L'Eglise n'existe que si les pierres vivantes qui la constituent (1Pierre 2,5) marchent par la foi.

La liste n'est certainement pas exhaustive, mais disons que mettre en pratique les quelques points abordés ici serait déjà un immense défi. Mais persévérer à tenter de le faire en s'appuyant sur la foi de Jésus-Christ et sur la foi en Jésus Christ, c'est être l'Eglise véritable, visible et vivante. Pour le dire da manière moins politiquement correcte, mais peut-être plus facilement intelligible : pour être l'Eglise, il faut obéir à Jésus-Christ. Ainsi la question n'est pas de savoir s'il manque, dans cette brève description de l'église, quelques versets ou quelques concepts importants, mais plutôt de montrer que dans tout cela, il n'y a rien de religieux dans le sens où il n'y a rien de rituel. Comme le suggère 1Thessaloniciens 1,3 l'amour est un travail, pas seulement un sentiment et encore moins une œuvre religieuse. Mettons nous au travail !


Notes

Il suffit pour cela de lire Hans Küng, Peut-on encore sauver l'Église ?, Bayard, 2010, pour s'en convaincre tant les solutions envisagées, bien qu'elles aient l'air radicales, ne sont en réalité que des pansements sur une jambe de bois.

Le créationnisme qui professe la création du monde de manière littérale en 7 jours. Cette conviction signe le refus de la modernité.

C'est à dire dans une cohérence qui recouvre l'ensemble des textes bibliques (incluant la prise en compte de la progressivité de la révélation) ainsi que les connaissances humaines acquises par les sciences (sciences humaines incluses, dont la théologie).

C'est à dire dégager les principes bibliques et les adapter à la situation actuelle de l'église dans la société.

Peut-être faut-il écrire Esprit avec un E majuscule.

Nous ne serions pas les premiers à faire cet effort. La grande majorité des textes du Premier Testament dans leur forme actuelle est issue de l'actualisation des textes en fonction des évènements. Certains textes du Nouveau Testament également. Par exemple, les épîtres pastorales, si on les considère comme issues de l'école paulinienne, c'est-à-dire comme écrites par des disciples de Paul plutôt que par Paul lui-même, sont un bon exemple d'actualisation et de formalisation de la pensée de Paul.
De la même manière on peut considérer le livre de l'Apocalypse comme une actualisation du livre de Daniel.

Le mot grec est ἐκκλησία (prononcer ékklèsia) qui signifie assemblée, rassemblement. A l'origine ce terme n'a pas de connotation religieuse et encore moins architecturale, mais il est lui même formé de deux racines (ἐκ hors de + κλῆσις appel). L'Eglise c'est donc l'assemblée des appelés dehors. Hors de quoi ? Hors du monde ! (Jean 17,14-16).

Date la plus probable même si l'an 33 est également possible.

Il s'agit de se réunir pour Jésus et non pour un autre motif tel que professionnel ou familial. On peut ne pas être l'église en mangeant dans la cuisine et l'être en passant au salon pour prier ou discuter sur la Bible ou échanger des idées sur Dieu...

10  On ne peut donc pas être l'église en étant seul derrière un ordinateur ou une télévision quand bien même le programme retransmettrai en direct une réunion d'église. Il faudrait être deux derrière l'écran, pour le nom de Jésus.

11  Tout en n'oubliant pas que la prédication de l'Eglise ne peut se contenter du sacrifice du Christ, mais qu'elle doit aussi parler da manière audible pour ses contemporains de son incarnation, son enseignement, sa résurrection, son ascension à la droite de Dieu...

12  La glossolalie est une pratique religieuse qui consiste à parler dans une langue incompréhensible aux hommes comme si celle-ci venait des anges. L'incorporation de cette pratique dans le culte était courante dans l'église de Corinthe au premier siècle. L'apôtre Paul, sans l'interdire formellement l'a encadrée et limitée en en dénonçant le caractère à la fois individualiste et étrange pour ceux qui venaient au culte en tant qu'invités (1Corinthiens 12 à 14). Malheureusement, des mouvements spiritualistes (on pourrait même parler de spiritisme dans certains cas) n'ont pas compris l'admonestation de Paul et l'on prise pour un encouragement.

13  Jusqu'à ce qu'on en comprenne la portée et les conséquences en terme de relations entre Dieu et les hommes et entre les hommes.

14  Bien que des hypothèses osées argumentent en faveur au contraire d'une précocité de ces lettres, mais cela n'a pas d'importance sur notre raisonnement.

15  On peut interpréter différemment la fonction de diacre telle que la Bible la présente, mais le principe reste le même.

16  Pape François interviewé par Guillaume Goubert et Sébastien Maillard le 16 mai 2016 pour le Quotidien « La Croix » :
http://www.la-croix.com/Religion/Pape/Le-pape-Francois-a-La-Croix-En-France-l-Eglise-possede-une-capacite-creatrice-2016-05-16-1200760523

17  La structure de l’Église est :
- soit épiscopale (dirigée par une épiscope, c'est à dire un surveillant, un chef, ce qui résulte en une hiérarchie plus ou moins pyramidale)
- soit presbytérienne (dirigée par un collège de presbytres, c'est à dire d'anciens, ou dans certaines églises de « prêtres »)
- soit une combinaison plus ou moins élaborée des deux.

18  Anciens-épiscopes (ou pasteurs, ou bergers), enseignants, évangélistes et autres...

19  Jacques Pujol, L'accompagnement psychologique et spirituel, guide de relation d'aide, Empreinte Temps Présent, 2007, p.328

20  Le chrétien ne peut pas se contenter de vivre dans son église. Il doit avoir une vie à l'extérieur : vie familiale (au sens étendue du terme), vie professionnelle, vie associative, vie artistique...

21  Si l'on reprend la définition d'un symbole telle que la donne Paul Tillich en 1957, un symbole finit toujours par mourir. Cf Paul Tillich, Dynamique de la foi, Labor et Fides, Genève, 2012, p.49.

22  Un enseignement sur Dieu (Théologie) et un enseignement pratique (éthique, spirituel, psychologique...).

23  Praxis personnelle et collective.

24  Pour autant dès lors que l'église s’intéresse à des pécheurs, ce que nous sommes tous, elle a besoin d'aide pour redresser ce qui est tordu. Les compétences professionnelles sont alors une aide précieuse et qui devient indispensable dès lors que le groupe s'étoffe de nouveau membres avec la probabilité de plus en plus grande d'avoir à gérer les cas nécessitant une expertise.

25  Malheureusement comme nous l'avons vu, la division des églises, qui portent sur leur théologie (même si l'origine elle-même des divisions est souvent d'ordre plus trivial) est un contre-témoignage et affaiblit la force de persuasion du chritstianisme.

26  Mais alors assister à un match de rugby ou de football devient aussi une activité religieuse.

27  Même si ce plaisir n'est pas toujours édifiant ! Tout dépend de ce qu'on chante.

28  Un proverbe confucéen est une sentence qui est dans la lignée de la sagesse de Confucius.

29  Karl Barth, « L'Eglise et les églises », dans L'Eglise, Labor et Fides, Genève, 1964, p.250

30  Il s'agit donc nécessairement d'un baptême (c'est à dire d'une immersion) à l'âge adulte. Cette immersion est le signe que le croyant accepte de mourir avec le Christ pour renaître à une vie différente avec le Christ (Romains 6,1-12). Si la vie du croyant n'est pas transformée entre l'avant et l'après de son baptême, probablement qu'il a une mauvaise compréhension de l'amour de Dieu pour lui.

31  Il faut se méfier de ce mot, car comme beaucoup d'autres il a pris une tournure religieuse qui en dénature le sens.

32  Grec αλλήλους (prononcer allèlous)

33 Ce verset est intéressant, car en grec il utilise à la fois l'expression « les uns les autres » αλληλους et « l'un l'autre » εἱς τὸν ἕνα (pronconce heis ton hena).

34  Selon l'expression de Gerhard Lohfink, dans L'Église que voulait Jésus, Collection «Théologies - Apologique». Paris, Cerf, 1985. Cependant il ne s'agit pas pour cette société de s'isoler en dehors du reste des hommes.

35  Comme le suggère l'emploi fréquent du verbe ποιέω dans le Nouveau Testament lorsqu'il s'agit de faire, d'accomplir, de produire, de réaliser (cf. Jacques 1,22 dont le début pourrait être traduit par : devenez des poètes de la Parole...).

36  Si l'on regarde le détail du texte de Luc, le prochain c'est le Samaritain (Luc 10,36). Si nous voulons imiter le bon Samaritain cela veut dire que nous devons être proche des autres, dans le sesn de comprendre et agir pour leurs besoins, même s'ils ne sont pas chrétiens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.