Pourquoi ne respectons nous pas
les recommandations de Jacques
sur le sang dans l'Église d'aujourd'hui ?

Jacques utilise cette écriture qui dit : Lévitique 17,10 Si un homme de la maison d'Israël ou des immigrants qui résident au milieu d'eux consomme du sang quelconque, je tournerai ma face contre la personne qui consomme le sang, et je la retrancherai du milieu de son peuple. 11 Car la vie de la chair est dans le sang. Je vous l'ai donné sur l'autel, afin qu'il serve d'expiation pour votre vie, car c'est par la vie que le sang fait l'expiation. 12 C'est pourquoi j'ai dit aux Israélites: Personne d'entre vous ne consommera du sang. Et l'immigrant qui réside au milieu de vous ne consommera pas de sang. 13 Si quelqu'un des Israélites ou des immigrants qui résident au milieu d'eux prend à la chasse un animal ou un oiseau qui se mange, il en répandra le sang et le couvrira de poussière. 14 Car la vie de toute chair, c'est son sang qui est en elle. C'est pourquoi j'ai dit aux Israélites: Vous ne consommerez le sang d'aucune chair, car la vie de toute chair, c'est son sang ; quiconque en consommera sera retranché. 15 Toute personne, parmi les autochtones ou les immigrants qui mangera d'une (bête) morte ou déchirée, nettoiera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impure jusqu'au soir ; puis elle sera pure. 16 Si elle ne nettoie pas ses vêtements et ne lave pas son corps, elle portera (le poids de) sa faute.

Il y a deux considérations à faire :
1/ cela vaut pour les hommes de la maison d'Israël et les immigrants vivant au milieu d'eux. Jacques ne cerne pas le problème inverse quand quelques juifs vivent au milieu des autres (voir Daniel 1,8-16). Situation que Paul vivra dans les communautés qu'il va créer, surtout en Europe.
2/ Il ne faut pas consommer le sang car c'est le sang du sacrifice. Mais ce sang du sacrifice dans l'Église, n'est plus celui des animaux, mais celui de Jésus (Hébreux 7 ; 8; 9) qu'au contraire il faut consommer (Jean 6,54-56)1 !

C'est pourquoi cette histoire du sang vaut pour les églises majoritairement juives, mais pas pour les églises majoritairement non-juives. C'est ce qu'on observera par la suite. Paul n'intègre pas dans ses discours la nécessité de respecter les points de Jacques concernant les lois alimentaires (par contre les recommandations sur la pureté sexuelle, ou la lutte contre l'idolâtrie sont très présentes dans les épîtres pauliniennes). Et en Galates 2 il fait allusion aux lois alimentaires en critiquant Pierre qui avait abandonné ces règles et les reprends sous l'influence du regard des hommes de chez Jacques (Galates 2,11-14). En Romains 14 et 15 il s'en prend à ceux qui se sentent libres de manger ce qu'ils veulent sans prendre gare à la conscience de ceux qui respectent encore des règles alimentaires ou calendaires.

Que ce soit pour Paul ou les autres apôtres (Jacques en particulier) le but reste l'unité des chrétiens et non la règle à respecter.


Note

(1) Attention à ne pas se méprendre sur la signification de ce passage dont la clé d'interprétation se trouve dans le v63

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