3Que les femmes âgées, de même, aient un comportement qui convienne à des personnes consacrées ; qu'elles ne soient ni médisantes, ni esclaves des excès de vin ; qu'elles enseignent le bien, 4afin d'apprendre aux jeunes femmes à aimer mari et enfants, 5à être pondérées, chastes, occupées aux travaux domestiques, bonnes, soumises à leur mari, pour qu'on ne calomnie pas la parole de Dieu.
Selon ce passage, les femmes agées (presbutidas) doivent enseigner aux "jeunes amoureuses de leur mari" (neas philandras) à se soumettre à leur mari.
L'auteur de Tite, dans son contexte et sa culture, en fait une condition de respect pour la parole de Dieu. Et, il important de s'en rappeler, ce thème de la soumission entre dans un cadre plus large : Tite 2,9 parle de la soumission des esclaves à leurs maîtres ; Tite 3,1 parle d'être soumis aux autorités. La "formation" passe de Paul à Tite, de Tite aux femmes âgées et des femmes âgées au jeunes femmes. Cette formation est culturelle : la femme au foyer ainsi décrite correspond en tout point aux standards gréco-romains. Vis-à-vis de ceux qui tiennent un autre discours, l'auteur a déjà dit qu'"il faut leur fermer la bouche" ! (1,10)
Ces passages de Tite sur la soumission sont mis en perspective d'un développement sur "la grâce qui enseigne" (v11-12 – comme les femmes mures aux jeunes mariées, comme Tite aux jeunes de l'église) – il y a là un principe universalisant, c'est à dire, pour l'auteur, valable en tout temps et en tout lieu. Ce passage est bien dans la continuité d'Ephésiens de Colossiens ou de 1Timothée dont l'auteur cherche à éviter qu'en s'émancipant la femme puisse émettre des critiques contre l'église (1Timothée 1,11-15).
D'un point de vue pratique, une tendance conservatrice prendra ce texte à la lettre. Une tendance progressiste utilisera ce passage pour montrer que l'église doit s'adapter à la culture environnante pour atteindre le monde (Romains 12,8 ; Luc 6,27).