Esprit et obéissance

En Romains 8, Paul oppose la chair et l'Esprit. Nous sommes libre de choisir notre camp : celui de la chair, c'est à dire de l'homme naturel, l'homme vivant par l'instinct naturel, ou celui de l'Esprit de Dieu. Mais bien que libres, nous sommes appelés à marcher selon l'Esprit (Romains 8,4).

Si nous pouvons refuser d'entendre ou de répondre à cet appel, cela attriste l'Esprit-Saint (Éphésiens 4,22-24.30). Non pas parce qu'il est susceptible et prendrait mal que nous refusions ses «avances». Mais parce que cela a des conséquences :

Quelle peine plus sévère encore ne méritera-t-il pas, vous le pensez, celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura profané le sang de l’alliance dans lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce ? (Hébreux 10,29 – traduction TOB).

Nous sommes donc bien libres de choisir notre maître : l'Esprit de Dieu ou l'esprit du monde (c'est à dire la chair, ou encore nous-mêmes). Car il n'y a pas d'autre alternative ; être sans foi ni loi est une utopie, car nous subissons tous des influences. Personne n'est 100% indépendant.

Nous sommes appelés à « marcher ». Cela implique de se mettre en mouvement. Dieu ne souhaite pas que nous soyons avec lui comme des oiseaux attendant sagement la béquée. Nous devons êtres des collaborateurs1 actifs de l'Esprit dans le plan de Dieu. Car « mener une vie chrétienne médiocre, c'est véritablement outrager l'Esprit de la grâce »2.

L'Esprit-Saint est donné à l'homme qui le veut pour le conduire à son accomplissement (ou son épanouissement, sa maturité, sa perfection, sa sanctification...). C'est à dire à une ressemblance toujours plus proche de celle du Christ qui est l'image de Dieu lui-même (2Corinthiens 4,4 ; Colossiens 1,15).

Pour parvenir à cela c'est le Christ que nous revêtons par le baptême (Galates 3,27), pas l'Esprit. C'est au Christ que nous sommes identifiés, pas à l'Esprit. Le but est donc de ressembler au Christ grâce à l'aide de l'Esprit : au baptême nous revêtons Christ et nous recevons l'Esprit, mais à l'intérieur nous sommes toujours nous-même, bien qu'unis à Dieu. Ce n'est donc qu'en collaborant avec l'Esprit que nous pourrons être parfaits comme notre Père céleste est parfait. Seuls nous ne le pouvons pas, mais l'Esprit nous est donné pour que nous puissions obéir à Dieu (Actes 5,32 ; 1Pierre 1,2).

Concrètement nous sommes appelés à développer nos talents pour l'utilité commune (1Corinthiens 12 et 13). Que sais-je faire ? Qu'est-ce que j'aime faire ? Qu'est ce que j'ai appris depuis que je suis chrétien ? Quel talent me reconnaissent mes frères et sœurs ? Sont autant de questions à se poser pour savoir les dons de la grâce, la manifestation de l'Esprit, en nous.

Et enfin je puis me demander : Comment puis-je utiliser cela pour faire progresser l’Église ? Ai-je assez d'amour pour donner cela à l’Église ?

Questions pour méditer :
- Est-ce que je comprend que je suis appelé par Dieu ? (si non voir 1Timothée 2.4)
- Est-ce que je pense être indépendant de toute influence extérieure ?
- Pourquoi l'Esprit de Dieu est-il attristé lorsque je refuse l'appel de Dieu ?
- Pourquoi vaut-il mieux être influencé par l'Esprit de Dieu que par celui du monde ?
- Que sais-je faire ?
- Qu'est-ce que j'aime faire ?
- Qu'est ce que j'ai appris depuis que je suis chrétien ?
- Quel talent me reconnaissent mes frères et sœurs ?
- Comment puis-je collaborer à l'œuvre de Dieu ?


Notes

1- La bible n'utilise pas le mot collaboration, mais obéissance. Cependant l'obéissance que Dieu demande n'est jamais forcée. Elle fait appelle au cœur et à la raison. Nous ne pouvons vraiment obéir que par choix délibéré, c'est cela la liberté que Dieu nous offre.

2- Jean-Pierre LEMONON, L'Esprit-Saint... tout simplement, Éditions de l'Atelier, 1998 ; p.115

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